
Résultats Parcoursup et Mon Master : stop à la sélection !
Article du N°36 de Révolutionnaires (12 juin 2025)
Les résultats de Parcoursup et Mon Master commencent à tomber. Comme chaque année, des milliers de jeunes attendent avec angoisse pour savoir s’ils pourront étudier l’année prochaine. Comme chaque année, des milliers d’entre eux seront laissés sur le carreau, ou pris dans des filières qu’ils n’avaient pas demandées.
En 2024, selon les chiffres du ministère de l’Enseignement supérieur, Parcoursup avait laissé 295 000 jeunes sans inscription, sur un total de 945 500 candidats sur la plateforme, soit plus de 30 % ! Parmi eux figurent plus de 177 000 lycéens, et près de 80 000 étudiants en réorientation. Un tri social qui ne dit pas son nom, car le lycée d’origine entre en compte dans les affectations, alors même que celui-ci est surtout lié à l’endroit où l’on vit et donc aux revenus des parents.
Ce ne sont pas les coupes budgétaires dans l’enseignement supérieur qui vont arranger les choses ! Suppression de places, de filières, hausse des frais d’inscription sont décidées au lieu de garantir à tous des moyens d’étudier dignement. Car le tri continue, même passées les portes de la fac ! Par exemple, près de la moitié des étudiants en L1 histoire à Paris 1 ne passent pas en deuxième année. Avec les coupes budgétaires, ce sera pire. Car le poids de l’austérité retombe sur les étudiants de familles pauvres : ce sont eux qui vont souffrir des coupes dans les bibliothèques, les Crous, le matériel informatique et le tutorat. Ceux qui ne pourront pas compenser avec l’argent et l’aide de leurs parents se retrouveront de plus en plus en difficulté. D’autant que combiner job étudiant et cours relève du casse-tête, sans aucun accompagnement prévu par les facs.
Cette généralisation du tri social s’accompagne du développement de filières privées, accessibles à condition d’hériter d’un portefeuille bien rempli, et qui sont parfois des arnaques délivrant des diplômes bidons. Aujourd’hui, les écoles du privé accueillent 24,8 % des étudiants, le double d’il y a 20 ans. Ainsi, de plus en plus de jeunes s’endettent pour pouvoir payer ces formations privées ou tout simplement pour pouvoir payer le loyer en plus de la fac. Près de 300 000 étudiants ont des prêts à rembourser, un bon moyen d’enrichir les banques sur le dos de ceux qui tentent de faire des études.
Ils veulent une jeunesse sage et disciplinée, par le SNU et le renforcement des sanctions disciplinaires, pour nous apprendre déjà à baisser la tête face aux flics, aux patrons et à l’État. Mais on ne se laissera pas faire ! Chaque rentrée, des collectifs de sans-facs sont constitués pour contester les refus et exiger des inscriptions. Par la lutte, ils arrivent à en arracher : étudier est un droit, pas un privilège ! C’est en ce sens que le NPA Jeunes Révolutionnaires, en lien avec d’autres organisations, appelle dès maintenant à préparer une rentrée de lutte avec une journée de mobilisation contre les attaques du gouvernement contre les facs, les coupes budgétaires et la sélection.*
Uma Daunai • 10/06/2025