
Sélection à l’université : les sans-facs aussi font leur rentrée !
Article du N°40 de Révolutionnaires (4 septembre 2025)
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche se félicite d’observer une hausse des candidatures à la fac : plus de 5 000 supplémentaires par rapport à 2024 ! Cette hausse, c’est celle des aspirants étudiants envoyés dans le mur par Parcoursup, plateforme de sélection à l’entrée en licence, véritable broyeuse sociale. L’an passé, c’était 295 000 jeunes qui n’avaient rien eu à la sortie de Parcoursup. Selon le ministère et les syndicats, ce chiffre devrait augmenter de 35 000 à 50 000 jeunes de plus qu’en 2024.
Cette politique gouvernementale de sélection aux allures d’hécatombe, élargie également à l’entrée en master avec la mal nommée plateforme MonMaster (lancée en 2022), n’est pas une fatalité. Si les gouvernements entendent, par la sélection à l’université, précipiter la jeunesse – notamment celle issue des quartiers populaires et de l’immigration – le plus tôt possible dans les bras du patronat, à grand renfort de filières professionnalisantes ultra-subventionnées, nombreux sont ceux qui refusent de baisser la tête. Les « sans-facs » en font partie. Aspirants étudiants sans affectation, organisés pendant l’été en collectif avec le soutien de militants politiques et syndicaux, la campagne des « sans-facs », à l’initiative de militants de l’Unef, entend cette année encore donner des cheveux blancs aux présidences de fac, relais de cette politique de tri social.
Déjà, sur les campus de Lyon ou de Nanterre, les sans-facs échangent avec les étudiants sur l’injustice de cette sélection et les invitent à s’organiser pour la contester. À Lille, Grenoble ou encore Metz, la solidarité et l’annonce d’AG de soutien à la lutte pour le droit à étudier ouvrent chaque réunion de pré-rentrée.
Les présidences d’universités essayent de mettre fin à ces mobilisations en refusant toute rencontre avec les sans-facs et en diminuant le nombre d’inscriptions dérogatoires qu’elles acceptent. Mais rien n’y fait : cette année, une fois de plus, les sans-facs font leur rentrée ! Et d’ici à ce qu’ils puissent se rendre en cours en tant qu’étudiants, la combativité de ces jeunes, lorsqu’elle rencontre la conscience nécessaire à la lutte collective, a de quoi inquiéter dans les bureaux des universités. D’autant que l’approche du 10 septembre pourrait bien motiver la bataille pour l’inscription des sans-facs à prendre la rue aux côtés des travailleurs !
Benjamin Palka