Article du N°44 de Révolutionnaires (30 octobre 2025)

Dans la nuit du 13 au 14 octobre, sur ordre du doyen de l’université polytechnique nationale d’Athènes, des policiers lourdement armés sont entrés dans l’université et y ont arrêté quinze étudiants. Les étudiants occupaient les locaux après une décision de l›assemblée générale de l›association des étudiants de l›école d›architecture, en lutte contre la privatisation des universités et la loi autorisant des journées de travail de treize heures (loi contre laquelle s’organisait pour le lendemain une journée de grève générale) et contre l’intensification de la répression des étudiants poussée par le gouvernement de droite « Nouvelle démocratie » – le parti conservateur au pouvoir en Grèce. Dans les heures qui ont suivi, les syndicalistes et soutiens des étudiants, venus exiger leur libération devant le siège de la direction générale de police, ont été violemment interpellés et, pour 23 d’entre eux, ont été placés en détention dans la foulée.

Après l’échec du gouvernement à instaurer une « police universitaire » dans les facultés, la nouvelle loi, dite sur « la discipline étudiante », votée cet été, représente une énième tentative d’intimider le mouvement étudiant. Selon cette loi, toute forme de protestation à l’intérieur des universités peut entraîner des sanctions disciplinaires extrêmes, allant jusqu’à l’exclusion. Le gouvernement de Nouvelle démocratie envoie là un message clair : il veut transformer les directions des facs en juges, et criminaliser la mobilisation étudiante !

Les poursuites contre les étudiants arrêtés à Polytechnique-Athènes s’inscrivent dans cette même volonté de réprimer l’activité syndicale et politique de la jeunesse scolarisée qu’on observe aussi aux États-Unis ou en France. Il faut dire que le gouvernement grec s’inquiète de cette agitation sur les campus, lui qui fait déjà face à la colère des travailleurs et des travailleuses en grève contre une précarité salariale généralisée, colère exacerbée après l’affaire de Tempi (où deux trains sont entrés en collision, faisant 57 morts).

Nous exigeons que les étudiants arrêtés soient acquittés, et nous nous joignons à nos camarades de l’OKDE-Spartakos de Grèce qui ont lancé une pétition dans ce sens. Contre la répression des mobilisations étudiantes, parce que seule notre lutte collective pourra faire reculer les projets austéritaires et autoritaires du patronat, solidarité internationale avec la jeunesse réprimée !

Benjamin Palka

Lien de la pétition : https://forms.gle/7pYp1s7YjDTodYoK8