« T’as pas 100 balles » ?
C’était la reprise, les patrons faisaient la fête : il fallait donc que les salariés dansent. Mais juste au moment où le gouvernement prenait le temps d’expliquer que le pouvoir d’achat avait augmenté pendant son mandat (car personne ne s’en était aperçu), les prix de l’énergie, de l’alimentation et d’autres produits de base explosaient. Le prix du carburant dépassait début octobre celui atteint au début de la crise des Gilets jaunes. De quoi donner quelques sueurs froides au président des patrons…
Les prix flambent ? Voilà une goutte d’eau
Face à l’explosion des prix, après quelques blocages et un chèque pour les plus précaires, Jean Castex avoue lui-même qu’on est encore loin du compte. Il y va donc de son aumône électorale : 100 euros distribués à tous ceux qui gagnent moins de 2 000 euros par mois. Un minuscule bol d’air avant d’aller retourner se noyer. Rien qui compense les centaines d’euros en plus qui s’accumulent dans les dépenses et les factures depuis des mois. Le tout financé avec de l’argent public, le nôtre, les impôts et les taxes que paient les travailleurs : remplir la poche gauche en puisant dans la droite.
Le gouvernement parle d’indemnité « classe moyenne ». Il avoue surtout qu’en dessous de 2 000 euros par mois, on galère. Ce qui concerne 38 millions de personnes. Et encore : parmi cette « classe moyenne », on comptait 12 millions de personnes sous le seuil de pauvreté au printemps 2021. Crise ou reprise, on trinque toujours.
Et les milliardaires s’enrichissent.
À l’extrême droite, les vendeurs de fumée…
Quand la misère monte, les démagogues haineux en profitent. Le Pen et Zemmour montent avec les prix. Ils se disent « anti-système », mais ça ne les empêche pas d’être eux aussi des candidats des patrons. Pour Zemmour, l’augmentation du Smic est une « mesurette démagogique » et « la France ne travaille pas assez ». Le Pen ne veut pas non plus entendre parler d’augmentation des salaires : cela « fait peser une charge sur les entreprises ». La baisse de l’âge de la retraite qu’elle dit promettre ? Conditionnée à l’équilibre budgétaire… et la candidate nous parle déjà du moment où elle la déclarera impossible « faute d’argent ».
Et les milliardaires s’enrichissent.
… et leurs imitateurs du gouvernement Macron
Même musique aigrelette au gouvernement : aussitôt élu pour faire barrage à l’extrême droite, voilà Macron qui lui ouvre grand portes et fenêtres. Loi Asile-immigration, Sécurité globale, Séparatisme… Et Darmanin peut qualifier Le Pen de « trop molle ».
Tout comme Zemmour, le gouvernement veut « remettre la France au travail ». Il y a pénurie de main-d’œuvre ? Surtout pas de hausses des salaires : baissons les allocations chômage pour que les travailleurs acceptent les pires jobs. Car les milliardaires doivent s’enrichir.
38 millions de réfractaires ?
Le gouvernement a bien fait le décompte de cette « classe moyenne » du bas de l’échelle, de plus en plus nombreuse. Et pour cause, il la craint. Il sait à quel point nos aspirations sont les mêmes : intérimaires et prestataires, CDI ou CDD, salariés ou retraités. Il a peur de notre colère qui pourrait déboucher sur un tous ensemble, peur de notre organisation et tente de lâcher un peu de lest. Mais si peu que tout le monde en rigole. Les Gilets jaunes ont montré l’exemple il y a trois ans et hantent encore le président des riches.
Et si on empêchait les milliardaires de s’enrichir, en nous mobilisant, à 38 millions, pour imposer :
- pas un salaire, pas une pension, pas une allocation en dessous de 2 000 euros,
- l’indexation de nos revenus sur la hausse des prix.
Pour mettre en place ces mesures d’urgence il faudra des luttes d’ensemble du monde du travail, organisées et décidées. C’est ce que défend notre candidat Philippe Poutou dans sa campagne pour les élections présidentielles. C’est ce qu’il faut défendre partout où nous le pouvons sans attendre.