Topo sur la révolution burkinabée et Thomas Sankara
Situation du pays avant la révolution :
Productivité agricole : 540kg céréales/hectares en Haute Volta contre 4833 kg en France.
Pays aride, baisse de la pluviométrie de 30%/20ans à cause du Sahel.
Exportation : 90% agricole (principalement coton et bœuf).
2 millions de burkinabés travaillent en Côte d’Ivoire (représentant 60% des jeunes hommes entre 18 et 35 ans).
La « révolution » :
1982 : Sankara démissionne d’un poste de l’Etat en dénonçant la répression contre le peuple. Il fait de la taule.
Il est libéré.
Janvier 1983 : Nommé Premier Ministre => Coup d’état quelques jours plus tard
Il refait de la prison parce qu’il tentait de mobiliser la population contre une manipulation impérialiste du gouvernement.
Manifestation importante de lycéens et étudiants pour la libération de Sankara.
Sankara est libéré => Mise en place de la résistance autour des commandos sous les ordres de Sankara et Compaoré.
Petit à petit, résistance avec les militants du PAI (Parti Africain de l’indépendance- pro ) => 2 assauts sur Ouagadougou annulés => Mélange entre prise en force et soutien de la population (impulsés par les travailleurs organisés notamment le LIPAD – Ligue patriotique pour le développement – pro-soviétique).
Le 4 août 1983 = « Révolution ». Putsch avec aide des organisations militantes.
GRANDE MANIFESTATION pour le soutien du nouveau pouvoir.
Sankara devient président (Haute Volta => Burkina Faso) et CNR. => GRANDE MANIFESTATION pour le CNR.
Les forces ayant participés à la révolution.
Le PAI : Parti Africain de l’indépendance, pro-soviétique.
Le LIPAD : Ligue Patriotique pour le développement, pro-soviétique.
Le PCRV : Parti Communiste Révolutionnaire voltaique, mao.
CSV : Confédération des syndicats voltaiques (plus grande force syndicale du pays).
Le PROBLEME : La « révolution » pars d’en haut et sa base est donc fragile.
Révolution Violente => assassinats + restrictions partis/ syndicats + mise en place de tribunaux populaires.
Les structures du pouvoir.
CNR (Conseil National de la Révolution) : – 24 août 1984 – Coalition de partis ayant participer à la révolution (PAI-LIPAD,…) + 4 dirigeants militaires (dont Sankara et Compaoré).
CNR => CDR devient nouveau pouvoir au Burkina Faso.
CDR = il émane du CNR. Il se donne plusieurs objectifs :
– mettre en place les décisions du CNR.
– mobiliser et organiser la population pour toute tâche révolutionnaire (politique, économique, social, et culturel).
– préparer la défense militaire de la révolution.
Mise en place d’une centralisme démocratique (MONTRER ORGANIGRAMME)
CDR comprends 4 niveaux :
1er niveau : Comité de village, ville, secteur, quartier, service, unité militaire, lycéens ou étudiant.
2nd niveau : Comité départemental.
3Ème niveau : Conseil Provincial.
4Ème Niveau : Congrès des CDR.
Dans chaque instance, il y a des BC où sont élus :
– un délégué de village
– des responsables (formation politique, propagande/information, activités socio-économiques, culturelles et sportives, sécurité/formation militaire, de la mobilisation féminine, responsable trésorerie).
Politique économique : une politique anti-impérialiste
Nationalisation lors de la révolution : 2 grosse expérience de lutte :
Entreprise National de l’Energie => Réquisition sous pression des salariés.
Réquisition de la chaine national de la télé => Séquestration des salariés.
Objectif : Parvenir à l’auto-suffisance et ne plus avoir besoin des aides extérieurs.
Politique nationaliste anti-impérialiste : Refus de payer la dette.
1984 : Nationalisation des terres et Redistribution (CDR).
Important changement : 2 GROSSES REFORMES :
1) Octobre 1984 : PPD : Programme populaire de développement.
(Barrage, santé – dispensaire – , écoles, routes, chemin de fer, logements, cinémas).
En 15 mois (septembre 1984 à décembre 1985), les paysans réaliseront eux-mêmes : 334 écoles, 274 dispensaires et maternités, 78 pharmacies, 25 magasins de redistributions alimentaires (céréales), 553 logements et cités, 258 retenus d’eau, 962 puits et forages, 146 permanences CDR (Comités de Défense de la Révolution) => 9 milliards Francs CFA.
Un plan national avec les mêmes objectifs qui n’est pas une grande réussite car mal coordonnées et mal organisés (156 milliards => 80 milliards) => 4 fois plus de trucs construits.
2) PQDP (Plan Quinquennal de développement populaire (1986-1990).
financement : PPD financé par EPI (Effort Populaire d’investissement) :
– Salaire fonctionnaire faible.
– Dons de la population.
– Participation majoritaire dans société privée (service public ou profit). SAUF entreprise étrangère – coloniale française – or et coton au Nord du Burkina Faso.
Politique :
4 réformes => Agraire et foncière ; administration ; scolaire ; structure de production et de distribution.
Important :
Production :
– Il souhaite s’appuyer sur les ressources et la production nationale pour atteindre l’auto-suffisance pour ne plus dépendre des pays impérialistes => Agriculture / Recherche (pour « réduire sensiblement la dépendance technologique »).
– Développement de l’industrie pour l’Agriculture (AVANToutils et machine nécessaire pour l’agriculture -secteur minier- ET APRES entreprise agro-alimentaire pour transformer les productions agricoles végétales ou animales).
– Structure de production => Pour que les CDR et la population contrôlent petit à petit la production. (CDR s’implante dans les CA des entreprises importantes).
– « Produire et consommer burkinabè » => au début, soutien à la production agricole mais qui s’est transformer en une politique de soutien à l’industrie.
Soutien aux entreprises de cotons : Les fonctionnaires appelaient un de leurs uniformes « Sankara arrive ».
Réforme scolaire : Éducation révolutionnaire + Contre les valeurs individuels + Culture Africaine (burkina faso et des pays voisins ; vision anticolonialiste) => gratuité de l’enseignement pour 40% des jeunes.
– Gratuité de la Santé sachant qu’en1984 => Campagne de vaccination énorme en liens avec l’UNICEF.
-Politique écologiste pour sortir de la pauvreté. Impérialisme pyromane.
Impérialiste => coupeur de bois !
Progression du désert (Sahel).
Sankara va lutter contre :
– coupe abusive du bois.
– animaux mangent poussent des arbres.
– feux de brousses.
POUR AUGMENTER AGRICULTURE ET PARVENIR A AUTOSUFFISANCE.
Une famille doit planter 300 arbres/an. Chaque mariage, décès, naissance = 1 arbre planté.
Il veut mettre en place des barrières vertes qui n’arrive pas à finir car travail énorme.
Une nouvelle armée
Nouvelle armée : militaire devient « activistes » de la révolution. Il doit travailler : agriculture, construction nationale.
Sankara et des politiques féministes.
Politique féministes : Idéologique Mecs étaient obligés d’aller au marché 1 fois/semaine.
Fin des mariages forcés, vente de jeunes filles, polygamie, excision.
Beaucoup plus de femmes vont rentrer dans le marché du travail notamment grâce à l’UFB (Union des Femmes burkinabés) qui va constituer un organe des CDR.
Problème = Mouvement féministe propre fragile => c’était une politique volontariste qui venait d’en haut.
Sankara, personnage qui incarne l’unité. AFRICA UNITED IZI LIFE.
Internationaliste, unité Africaine (Afrique NOIR).
=> Discours en Afrique contre impérialisme, aux USA (Harlem Afro-américains).
Personnage intéressant : Il se réclame marxiste et guevariste. Personnage international important (pendant et après notamment en Afrique –jeunesse => Les idées ne meurt pas). Toujours eu des contacts avec la base. Côté Guévara => Président qui roule en R5 (vieille gova). Refuse que les fonctionnaires voyagent en 1ere classe, etc.
La chute… Pas de révolution sans mouvement de masse organisé.
Décrochage des masses urbaines et des travailleurs organisés qui avaient soutenues Sankara lors de la révolution => Réforme et effort à fournir trop lourd… Beaucoup d’intellectuels partent dans des pays voisins pour être mieux rémunérés. En 1984, Sankara avait licencié 1200 profs car il faisait grève pour des plus gros salaires en les remplaçant par des instructeurs des CDR.
Le 1er mai 1987, la confédération syndicale gueule pour des « libertés démocratiques » =>
30 dirigeants sont arrêtés => Début d’opposition entre les CDR et les syndicats.
Fin du régime : le CNR (surtout Sankara) réformait, faisait de la politique et les CDR et la population suivait.
Dès 1984, décalage entre CNR et CDR => 15 octobre 1987 à Ouagadougou : désaccords au sein même du CNR => Coup d’état militaire de Compaoré/France (tué avec ses 7 camarades par des militaires burkinabés).
France avait envie d’étouffer le régime car influence sur les autres pays.
=> Compaoré devient président du Burkina Faso => Rectification de la révolution => Retour France-Afrique / Front Populaire / Embauche des 1200 profs licenciés.
Désaccords il venait d’en haut, pas d’en bas…
Quel bilan ?
Un des seuls dirigeants africains avec Patrice Lumumba qui n’est pas parti en couille (rester NON ALIGNEES).
Alphabétisme : 95% à 80% chez les hommes ; 99% à 98% chez les femmes
Dette : Sa politique a permis de ne pas payer temporairement la dette mais il n’est pas parvenu à l’autosuffisance… Beaucoup de travail.
Il n’a pas réussi à révolutionner le système social même si nouvelle expérience du système politique.
Même quand on a les bonnes idées, ce n’est pas possible de faire la révolution par en haut.
Est-ce qu’une révolution peut-elle se faire sans les masses ?