Un spèctre hante le gouvernement : la mobilisation des jeunes
Partout, les médias, les politiques, les analystes… Nous expliquent que le gouvernement craint plus que tout la jeunesse. Au delà des exemples historiques de mobilisation de jeunes en mai 68 ou contre le CPE, qui se sont fait en jonction avec les salariés, pourquoi faisons nous si peur aux puissants de ce monde ?
On n’a rien à perdre et on a du temps devant nous !
Quand on est jeune, on n’a peu de chose à perdre: pas propriétaire, pas d’enfant, pas d’attache importante à ce système… Quand on est scolarisé, on ne perd pas de salaire quand on se met en grève sur son lieux d’études.
C’est une force réelle, quand la jeunesse se mobilise nous pouvons le faire tous les jours avec des conséquences assez limité pour notre vie. Ainsi les possibilités d’actions, manifestations, blocages, visite dans des lieux de travail… sont presque infini.
Cette situation fait que nous pouvons installer une ambiance d’affrontement général dans le pays.
De plus, nous pouvons aller plus loin que se poser la question de s’opposer à telle ou telle réforme mais aussi réfléchir au monde qui nous entoure. Souvent, dans les mobilisations de jeunes les discussions remettent rapidement en cause la société dans laquelle nous vivons et surtout celle qu’on nous promet.
Nous ne voulons pas nous voir imposer une société dans laquelle nous n’avons aucune attache et qui nous promet de n’y avoir aucun avenir.
Cette force de mobilisation quotidienne et cette radicalité font notre force dans les mobilisations.
En mobilisation, c’est l’auto-organisation
Les jeunes ont la spécificité d’être peu organisés et que les organisations syndicales sont plus faible que dans le monde du travail, moins capable de contrôler ce qu’il se passe. Avec notre capacité à nous mobiliser plus souvent. Nous devons nous doter de nos propres mode d’organisations représentant la mobilisation: Assemblée Générale souveraine, comité de mobilisation, coordination régionale ou nationale. C’est ces cadres qui décident des rythmes, de nos revendications et de nos modes de mobilisation. Quand c’est cadre sont massifs et capable d’être la direction de la mobilisation, il est plus dur pour les gouvernements de nous imposer ses rythmes ou tout simplement l’arrêt du mouvement à la moindre avancée.
Pendant le CPE cela avait été la force du mouvement, des coordinations nationales étudiantes capables d’imposer des dates de mobilisations aux syndicats de salaries comme la CGT.
Cela permet aussi de laisser un espace de discussion et d’action pour tous ceux qui veulent se mobiliser: chacun peut prendre la parole et appliquer les décisions des ces cadres dont se dotent le mouvement.
Se doter donc de ces cadres d’auto-organisation est une arme en plus pour la jeunesse afin de faire reculer le gouvernement et d’obtenir le retrait de la réforme El-Khomri.
La jeunesse donne confiance au reste de la société !
Quand nous nous mobilisons, nous pouvons être très nombreux dans la rue et faire des actions tous les jours. L’ambiance que cela crée permet de toucher les salariés qui hésitaient de se lancer dans la bataille, de montrer qu’il est possible de se mobiliser et qu’ensemble nous pouvons faire reculer le gouvernement.
De plus, notre place spécifique, le fait d’être jeune, d’être représentatif d’une génération qui ne veut pas se laisser faire touche largement. Une frange importante des salariés peut être soit nos parents, soit reconnaître dans le mouvement l’aspiration qu’ils souhaitent pour leurs enfants. Ainsi nous pouvons nous faire le porte voie d’une société qui ne tourne pas rond et qui ne promet rien d’autre que la précarité, la misère et l’exploitation.
Notre force c’est aussi notre faiblesse qui peut être comblé par les salariés.
Le fait de pouvoir se mobiliser tous les jours est permis car pour la jeunesse scolarisée nous ne sommes pas salariés ou intégrer dans l’appareil de production de manière définitive. Ce qui fait que quand on est en grève, on ne touche pas au coeur de ce système : le profit des capitalistes.
C’est uniquement quand nous faisons la jonction avec les salariés, que cela se produit.
Une mobilisation des jeunes peut entraîner la confiance pour permettre une mobilisation du monde du travail et c’est cette situation précisément qui fait peur au gouvernement. Avoir des dizaines de milliers de jeunes dans la rue qui déclenchent une mobilisation général du monde du travail.
Nous devons donc comprendre cela pour imposer le retrait de la réforme EL-Khomri et peut être mWême aller plus loin. La nécessité de nous mobiliser, d’avoir nos propres rythmes et mode d’organisations mais de chercher consciemment la jonctions avec les salariés.
Krebbs (Nanterre)