Une bonne résolution contre les guerres et la misère : en finir avec le capitalisme !
Pour faire genre « nouvelle année, nouvelle politique », Macron annonce le remaniement de son gouvernement… Nous ne pleurerons évidemment pas la Première ministre Élisabeth Borne, recordwoman des 49.3 : Macron l’a mise en retraite anticipée, mais nous n’oublierons pas qu’elle nous a obligés à trimer deux ans de plus en repoussant la nôtre. Mais si la tête de gondole change, les marchandises dans le rayon seront toujours aussi abjectes et révoltantes…
Leurs guerres, nos morts
La promesse de cette société capitaliste pour 2024, c’est toujours plus de guerres. Le rythme désespérant des morts se poursuit dans la bande de Gaza et en Cisjordanie : déjà plus de 30 000, et 100 000 blessés. Du sang, des larmes, la faim, les maladies, les décombres, la fuite encore et toujours pour le peuple palestinien, victime de l’État colonial israélien avec la bénédiction des grandes puissances. En Ukraine, la guerre redouble d’intensité ces dernières semaines, alors que les deux camps comptent déjà plus de 500 000 morts ou blessés. Les marchands d’armes sont assurés de passer une bonne année : en 2023, le cours de leurs actions s’est envolé et les carnets de commande débordent.
Leurs profits, nos galères
En décembre, les prix à la consommation ont repris une augmentation de 0,6 %, en premier lieu les produits alimentaires et l’habillement. Acheter de quoi se nourrir correctement, des chaussures et des vêtements chauds pour l’hiver, c’est compliqué pour beaucoup d’entre nous. Et pour toutes celles et ceux qui sont déjà tombés dans l’extrême misère, c’est la rue, le froid, la galère de la survie à l’ombre des lumières de ce monde consumériste : à Strasbourg, plus de 2 000 personnes dorment dans la rue cet hiver, un record dans la « capitale du marché de Noël et ses trois millions de visiteurs ». Nos salaires s’écrasent, leurs profits s’envolent : les entreprises du CAC 40 ont distribué 97 milliards de dividendes à leurs actionnaires en 2023. Autre genre de record…
Leur racisme, notre solidarité de classe
La loi « asile-immigration » concoctée et votée par toute la droite et l’extrême droite, de Darmanin à Le Pen, inscrit la « préférence nationale » dans le droit de ce pays. Ce que les fachos et les racistes réclamaient depuis des années, Macron l’a fait. Celui qui en 2017 et en 2022 se prétendait un « barrage » à l’extrême droite, avec l’aval des dirigeants de la gauche institutionnelle et syndicale, lui a en fait ouvert les vannes. Pour nous sauver de la noyade et repousser les offensives d’un milieu politique dirigeant de plus en plus réactionnaire, il n’y aura aucune bouée institutionnelle. Ce ne sera ni le Conseil constitutionnel, ni une dissolution de l’Assemblée nationale, ni des élections qui nous permettront d’affirmer que les seuls étrangers sur cette terre, ce sont les patrons et les actionnaires. Ce seront nos luttes collectives de travailleurs, de travailleuses, de jeunes, de retraités, avec ou sans papiers, pour l’égalité des droits et l’ouverture des frontières.
À nous d’exaucer nos vœux !
Si nous souhaitons le meilleur pour cette année, celui-ci ne viendra que de nos mobilisations et de nos luttes. Certains mettent déjà en pratique de bonnes résolutions. Les salariés du Mont Saint-Michel et du centre Georges-Pompidou sont en grève depuis fin décembre pour leurs salaires, des embauches et leurs conditions de travail. Exactement ce dont nous avons besoin tous et toutes. Meilleurs vœux de victoire à leurs grèves !
Soyons aussi de nouveau très nombreuses et nombreux à manifester notre solidarité de classe internationaliste : le week-end prochain en solidarité avec le peuple palestinien, et contre la loi Darmanin-Le Pen, dès le 14 janvier, et ce jusqu’à son retrait total !
Éditorial du NPA du 8 janvier 2024