Université de Macron, université en carton
Le ciel nous tombe sur la tête
Mercredi 18 mai, au campus de l’IUT de Nantes rue Maréchal Joffre, le plafond d’un amphithéâtre s’est effondré vers 8h. Heureusement pour les élèves et le personnel, personne n’était présent dans la salle. Mais ça aurait très bien pu être le cas ! Avec l’étendue des dégâts, une dizaine d’élève aurait été sous les décombres. La direction reste assez silencieuse sur le sujet : aucun communiqué officiel, à peine quelques mails envoyés par les directeurs de départements. Une communication qui aussi, reste étonnante : le second amphi ayant été fermé, mais les salles dans les mêmes bâtiments restent ouvertes, car les bâtiments auraient eu un diagnostic récent. Là aussi la direction ne précise rien.
Depuis longtemps, très peu de travaux de réfection sont faits, à part un peu de peinture de temps en temps, pour faire paraître comme propre le bâtiment principal. Et pour cause, ça fait une vingtaine d’années que les deux départements restants doivent être déménagés. Aucuns gros travaux de réfections ne sont donc faits, ce qui n’est visiblement pas sans mettre en danger les étudiants et le personnel.
Le supérieur à deux vitesses
Aussi, pourquoi laisser à l’abandon le lieu ? Vu qu’il n’y a pas vraiment d’autre lieux prévus pour les deux derniers départements, il faut urgemment remettre en état les bâtiments, pour continuer d’y étudier. (La situation en plein centre-ville n’est pas un problème, voir même une qualité.)
L’effondrement du toit de l’IUT, s’il est choquant, n’est pas un cas isolé : c’est arrivé récemment à la fac de santé de Besançon en 2019, et un mur s’était effondré à la fac de sciences de Caen l’année suivante.
Alors qu’aujourd’hui, certaines grandes écoles et regroupements d’Universités prestigieuses, comme l’Université Paris-Saclay, dont notre nouvelle ministre de l’enseignement supérieur est présidente, bénéficie de financements à gogo : des milliards pour construire de nouveaux campus, et les quartiers et transports en commun qui vont avec !
Il faut du fric pour nos facs et IUT
Pendant ce temps, d’autres Universités sont trop laissées sans budget, dans un état lamentable. Elles
doivent choisir entre recruter des enseignants (contractuels ou vacataires) pour assurer les TD, ou rénover les bâtiments pour éviter que le toit ne s’effondre. Aussi cette tendance ne se ressent pas que dans les bâtiments, mais dans tous les aspects du supérieur, qui subit des coupes de budget d’année en année, qui réduisent le nombre de places dans certaines formations, ce qui au bout du compte, oblige à marche forcée les établissements à faire de la sélection.
Cette stratégie s’est déjà vue dans d’autres pays, réduire les financements des écoles publique, pour ensuite dire « regardez, le public n’arrive pas à fonctionner, il faut privatiser ». Comble du comble, alors que l’Université est à l’asphyxie financière, le précédent mandat de Macron a vu les frais d’inscription augmenter, les allocations de APL baisser, et même la création de la CVEC, une taxe sur les étudiants. Alors que les prix augmentent à toute vitesse (contrairement aux salaires dans le supérieur et aux bourses et allocs), c’est aux étudiants et aux travailleurs du supérieur qu’on fait payer la note !
Il faut demander a ce que les bâtiments soit refait ou que l’on déménage, et cela rapidement, il en va de la sécurité des étudiants et du personnel ! Il faut refuser l’Université à deux vitesses, élitiste, mis en place par les derniers gouvernements. Et enfin, il faut demander plus de moyen, pas que pour l’IUT, mais bien pour tout l’enseignement supérieur, et pour tous les étudiants, par solidarité.