Université de Rouen : double peine pour une victime de VSS, double standard pour un professeur raciste

En novembre 2024, une étudiante rouennaise était victime d’une tentative de viol par un agent de sécurité de la faculté du site de Pasteur. Cette agression a provoqué la dégradation de l’état de santé de cette étudiante, qui est encore aujourd’hui sous traitement médicamenteux, doublé d’un arrêt scolaire comprenant une contre-indication de se rendre en milieu universitaire. En conséquence, l’université (qui avait écarté le vigile agresseur) a mis en place des examens en distanciel. Mais depuis septembre dernier, l’université refuse de reconduire cet aménagement alors que les prescriptions médicales restent inchangées. Pour se justifier, la direction de l’université évoque un dispositif exceptionnel, impossible à maintenir au long terme et contradictoire avec le règlement intérieur. S’exprimant sur France 3 Normandie, le président de l’université, Franck Le Derf, explique que c’est pour garantir l’équité qu’il refuse de permettre à cette étudiante de continuer à passer ses examens à distance. Pourtant la présidence ne semble pas être très rétive à l’usage du distanciel puisqu’elle permet au professeur Pierre-Antoine Sprimont qui avait, par son racisme nauséabond, provoqué la tentative de suicide d’un de ses étudiants de donner ses cours en visio afin de prévenir l’envahissement de ses cours par les nombreux étudiants qui s’étaient mobilisés contre le racisme.

Le Derf rejette la responsabilité sur la victime, en expliquant avoir proposé des alternatives, sans mentionner que ces alternatives dégradent fortement les conditions d’étude et de passage d’examens de l’étudiante victime. Elle a donc courageusement refusé ces modalités la défavorisant et continue de se battre pour l’obtention de modalités réellement équitables. En attendant, comme les examens commençaient à avoir lieu, elle a tenté malgré les recommandations médicales, de se rendre à l’université pour composer, mais son corps a lâché, nécessitant l’intervention des pompiers. L’université, en plus d’être responsable de l’agression de cette étudiante, l’a sciemment mise en danger. Et elle a même récidivé puisque trois jours après son malaise (qui lui a valu une « absence injustifiée » à son examen), elle l’a invitée à se rendre sur le campus pour ses prochains examens !

Si elle ne peut compter sur les différentes instances de l’université, cette étudiante peut par contre trouver du soutien chez ses camarades étudiantes et étudiants qui se sont retrouvés en assemblée générale vendredi de la semaine dernière. Cette AG a réuni plus de 150 personnes, bien déterminées à faire pression sur la fac, mais aussi à organiser un recueil de témoignages sur les violences sexistes et sexuelles à l’université, comme chacun le sait, répandues dans les lieux d’études comme dans les lieux de travail. Les étudiantes et étudiants de Pasteur se retrouveront dès mardi 21 octobre à l’occasion d’une nouvelle assemblée générale pour discuter notamment des moyens de pression concrets.

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