Vague brune en suède et en Italie
Les partis d’extrême droite progressent en Europe, accédant au pouvoir ou au Parlement dans certains pays, comme en Suède le 11 septembre dernier où la coalition de la droite conservatrice et de l’extrême droite, les Démocrates de Suède (SD), est devenue majoritaire au Parlement. Cette coalition était la seule opportunité pour la droite d’avoir une majorité parlementaire contre les sociaux-démocrates, peu importe s’il faille s’allier avec un parti fondé par d’anciens nazis dont certains membres comparent l’Islam au nazisme et affirment que les juifs et les Sami, minorité autochtone, ne sont pas suédois. Leur campagne commune contre l’insécurité et l’émigration (à laquelle la gauche social-démocrate au pouvoir a été perméable) a participé à dédiaboliser le SD qui a vu son score électoral dépasser les 20 %, quatre fois plus qu’il y a 12 ans !
Les rejetons de Mussolini
En Italie c’est le parti Fratelli d’Italia qui est annoncé en tête pour les élections législatives du 25 septembre. Il oscille entre 20 et 25 % dans les sondages et se fraye une place très importante dans le paysage politique italien alors qu’il faisait moins de 5 % encore en 2018. Ce parti d’extrême droite conserve lui des liens forts avec le Mouvement Social Italien, créé après le seconde guerre mondiale par des dignitaires du régime de Mussolini, tout en assurant hypocritement que « les nostalgiques du fascisme n’ont pas leur place au sein de Fratelli d’Italia ». C’est en tout cas ce que le parti essaye de faire croire en écartant ses cadres comme l’eurodéputé Carlo Fidanza qui fait des saluts nazis en scandant « Heil Hitler », mais les sanctions symboliques ne modifient évidemment pas l’ADN fasciste du parti.
Aux ordres du patronat
Le programme lui a déjà été annoncé brièvement : insécurité, immigration et baisse des impôts. Si certains italiens se demandaient de quel camp Giorgia Meloni, cheffe de file du parti, allait défendre les intérêts, les voici clairement affichés. Ces positionnements anti-sociaux systématiques dans les mouvements d’extrême droite, Giorgia Meloni ne trahit pas la règle quand en 2021 elle refuse de condamner le saccage de la CGIL (plus grand syndicat italien) à Rome par des groupuscules fascistes d’Ordre nouveau.
C’est pas les immigrés qui nous coûtent cher, c’est les patrons et les actionnaires !
Les politiques anti-sociales des partis sociaux-démocrates de Suède et d’Italie ont poussé les travailleurs à trouver des réponses chez les partis toujours plus démagogues, cette fois-ci des partis d’extrême droite proches des idées fascistes. Les ennemis des travailleurs d’Italie, de Suède et d’ailleurs ne sont pas dans les embarcations de fortune qui traversent les mers mais bien dans leurs propres gouvernements et à la tête de leurs entreprises !
Tract national du 21 septembre 2022