Vent de révoltes à travers le monde : à quand la France et pour aller où ?
Edito du NPA Jeunes Révolutionnaires du 6 octobre 2025
Népal, Indonésie, Madagascar, Maroc, Philippines …
Les vagues de colère de la “Gen Z” soufflent d’un point à l’autre du globe. Des centaines de milliers de jeunes prennent la rue contre la pauvreté et la corruption, faisant trembler leurs États. À Madagascar, la contestation est partie des coupures d’eau et d’électricité qui pourrissent la vie des foyers de travailleurs. Au Maroc, la mort de huit femmes aux urgences d’Agadir faute de soins a mis le feu aux poudres, alors que des milliards sont investis dans la coupe du monde de foot.
Là où la population se bat, elle met sur la table ses préoccupations. Celles-ci sont à des années lumière des discours réactionnaires qui gangrènent les médias et les consciences. Ce qui s’impose, des pancartes aux émissions TV obligées de s’aligner dessus, c’est l’arbitraire du pouvoir, le poids de l’austérité, le chômage, les pénuries, la flambée des prix et la corruption des classes dirigeantes qui nagent dans le luxe.
Des régimes pourris au capitalisme : il faut tout renverser. Mais comment ?
Oui, ces luttes pourraient bien faire tomber les politiciens ou apprentis dictateurs actuels. Même ceux qui semblent indéboulonnables, même ceux qui jusqu’ici tenaient d’une main de fer leur population et qui désormais font régner la répression féroce à Katmandou ou à Tanger pour le compte de la classe possédante. Mais après ? Les racines de la colère sont trop profondes pour être réglées par le ravalement d’une façade de parlement brûlé… ou même par un rajeunissement du personnel politique. Trop souvent, l’appareil d’Etat reprend la main par l’armée et par des promesses de réformes ou de renouveau démocratique. Pour changer les choses, une bonne fois pour toutes, c’est le système capitaliste dans son ensemble qu’il faut renverser. Pour ça, on a besoin de construire une organisation de jeunes et des travailleurs communistes, pour passer de la révolte à la révolution.
Et en France ?
Depuis quelques semaines, nous sommes plusieurs centaines de milliers – même jusqu’au million – à être sortis dans la rue contre les politiques du gouvernement. La contestation a su se développer dans les facs et les lycées. Et il faudra continuer dans les prochaines semaines à discuter et à s’organiser pour construire un mouvement de grève générale, pour que la crise politique sorte du terrain parlementaire et se pose partout où on étudie et travaille. Car ici on a des leviers pour agir, et gagner.
Se lever contre nos patrons bien français c’est aussi soutenir les révoltes du monde entier. Les grands patrons pour qui Macron veut tailler sur mesure un budget d’austérité, ce sont aussi les responsables de la misère au Maroc ou à Madagascar : Stellantis, Renault, Saint-Gobain, Zara, Bolloré, Energis FD … C’est pour leurs intérêts que les États font régner l’ordre à travers le monde en se partageant le gâteau sur le dos des peuples.
C’est pourquoi nous devons regrouper nos colères contre l’ensemble du système capitaliste. Et dénoncer sa barbarie, notamment là où elle apparaît le plus crûment avec le génocide à Gaza. Les drapeaux palestiniens étaient nombreux sur les blocus lycéens, et à raison. Le soutien au peuple palestinien s’exprime en bas : samedi dernier, c’est dans la rue qu’on dénonçait la complicité de notre propre État au moment où Trump donne carte blanche à Netanyahou pour poursuivre les bombardements et la colonisation. Les jeunes et les travailleurs, au Maroc ou en Italie contre le génocide à Gaza, nous rappellent qu’il suffit parfois d’une étincelle pour que la colère explose et s’organise. Ils nous montrent la voie !