Vers un nouveau « service militaire volontaire » à la rentrée 2025 ?

Macron a profité du défilé du 14 juillet pour annoncer sa volonté de « donner à la jeunesse un nouveau cadre pour servir », dans un contexte de montée des tensions inter-impérialistes sur l’ensemble du globe. Dans la foulée de son discours, la revue nationale stratégique trace les lignes d’un « service militaire volontaire rénové », qui sera discuté à la rentrée. Quelques mois seulement après l’échec de la généralisation du Service national universel (SNU), la bourgeoisie cherche un nouveau moyen d’embrigader la jeunesse.

L’exacerbation de la concurrence entre puissances impérialistes, particulièrement depuis le début de la guerre en Ukraine, stimule un militarisme français soucieux de ne pas être pris de vitesse. D’où les milliards investis par Macron dans le budget de la défense, dont le montant a quasiment doublé en dix ans, pour atteindre 64 milliards d’euros en 2027.

Mais une armée victorieuse ne se réduit pas à ses canons Caesar ou à ses Rafale : il faut non seulement des hommes et femmes pour mettre en œuvre ces engins de mort, mais aussi un soutien politique au sein de la population. « Ce sont les armées qui gagnent les combats, mais ce sont les nations qui gagnent les guerres », a expliqué le chef d’état-major de l’armée de terre, le général Pierre Schill en mai dernier : voilà la ligne directrice qui guide le gouvernement et l’état-major dans la volonté de « refondation » d’une forme de service militaire.

Il n’est pas question pour eux de revenir à une armée de conscription – piloter un Rafale, ça ne s’improvise pas ! – ou d’apprendre à l’ensemble de la population le maniement des armes – nous n’aurions nul besoin d’être encasernés pour le faire ! Il s’agit de construire une armée « mixte », mêlant professionnels, réservistes et volontaires, et soutenue par une population embrigadée dès l’enfance derrière des idées nationalistes.

Malheureusement pour la bourgeoisie française, l’amour du treillis militaire n’est pas très développé dans la jeunesse en France : le SNU n’attirait majoritairement que les fils de flics ou de militaires… pour un coût si exorbitant que même les macronistes ont voté contre son élargissement. Sacré casse-tête. On ne leur souhaite pas du courage !

Stefan Ino