Violences sexistes dans nos universités : on ne se taira pas !

Article du N°44 de Révolutionnaires (30 octobre 2025)

Le 17 octobre, à Rouen, s’est tenue une assemblée générale étudiante, regroupant plus de 150 étudiants : il y a environ un an, une étudiante a subi une agression sexuelle de la part d’un agent de sécurité engagé par la fac et l’étudiante ne peut plus se rendre sur le campus. Aujourd’hui, la fac refuse de mettre en place les aménagements qui lui permettraient de passer ses examens à distance. La fac se cache derrière des prétextes bidons : passer les partiels à distance serait injuste vis-à-vis des autres étudiants. Parce que se faire agresser, c’est « juste » ?). En revanche, Sprimont, un prof raciste qui avait poussé un étudiant au suicide l’an dernier, enseigne, lui, en distanciel pour éviter que les étudiants révoltés ne perturbent ses cours.

Nous étions plus d’une centaine à manifester sur le campus le 22 octobre, jour où la victime aurait dû passer son partiel et en a été privée. Nous sommes allés demander des comptes au président et au doyen qui, accompagnés d’agents de la sécurité, avaient décidé de camper devant les portes verrouillées de la salle d’examen, par peur que celle-ci soit envahie.

Cette affaire rappelle celle de Paris 1, où un prof, Guillaume Gernez, a traîné nos camarades de Révolution permanente en justice – le procès a eu lieu cette semaine – pour « diffamation », car ils ont relayé un communiqué dénonçant son retour à la fac alors qu’il est accusé de viol par une étudiante. Ces procédures baillons sont les mêmes dans toute la société : peut-être nos facs tentent-elles de nous enseigner la soumission au système patriarcal ?

Les directions de facs ne comprennent que le rapport de force. À Rouen, un comité de mobilisation s’est créé pour amplifier le mouvement à la rentrée : hors de questions de laisser les agresseurs et leurs soutiens faire leur loi.

Andréa Clau