En Grèce comme en France, aux capitalistes de payer leur crise !

Sarkozy n’a qu’un espoir pour l’emporter en mai : tirer les débats sur son terrain de prédilection, celui des attaques sociales. Le PS, comme d’habitude, tombe dans ce piège. Impensable pour François Hollande de se rebeller contre le pouvoir des banques et du patronat, de s’en prendre aux profits des grandes entreprises. Bref, entre l’austérité sauce épicée de Sarko ou celle légèrement adoucie de Hollande, il ne faudra vraiment compter que sur nous-mêmes pour refuser de payer la crise…

Dictature des capitalistes

Pour ces politiciens, la démocratie c’est bien quand c’est un dimanche tous les cinq ans. Le reste du temps, ce sont les « marchés » qui font la loi : la minorité qui possède les richesses, fixe les règles de leur production, de leurs échanges, les prix, la rémunération des salariés…

Le chaos de l’économie capitaliste a mené à la catastrophe. La dette vient des milliards offerts par les États aux plus riches, aux grandes entreprises, aux banques. Pour compenser le manque à gagner, ils sont allés ensuite s’endetter auprès… de ces mêmes banques ! Parmi les créancières de la Grèce, des boites françaises comme la BNP, la Société générale, Groupama, Dexia, le Crédit agricole… Quand les États européens disent qu’ils « prêtent » de l’argent à la Grèce, c’est en fait pour qu’elle le donne à ces banques ! Ce sont elles les responsables de la crise de 2008, elles qui ont touché des milliards pour éviter la faillite. Maintenant, elles viennent nous racketter !

S’en prendre à leurs pouvoirs, c’est s’en prendre à la propriété, à l’opacité des transactions, à la « liberté d’entreprendre ». C’est s’affronter avec les plus riches, qui, contrairement aux plus pauvres, peuvent maquiller leurs comptes, s’évader fiscalement, menacer de délocaliser leurs fortunes. L’annulation de la dette, la hausse des salaires ou le contrôle des prix ne s’obtiendront pas par des votes au Parlement. Il faudra un rapport de forces très important, par des mobilisations sociales dans les entreprises, dans les rues pour l’imposer.

Sur la base d’un tel rapport de forces, un gouvernement des travailleurs exproprierait les capitalistes et nous prendrions le contrôle des entreprises, de nos universités, de nos lycées, de nos quartiers, de nos services publics…

La poudrière grecque

C’est l’enjeu aujourd’hui en Grèce. Les jeunes qui occupent les places pour une démocratie réelle, les étudiants qui occupent leurs universités, les salariés en grève… Tous ceux et celles qui refusent de payer la crise doivent se regrouper, se coordonner pour jeter dehors les capitalistes, les institutions économiques de la « Troïka » (Fonds monétaire international, Union européenne, Banque centrale européenne, duo « Merkozy ») et la clique politicienne à leur service.

Face à l’austérité, qu’elle soit de droite ou de « gauche », il faut préparer une opposition de gauche combative, anticapitaliste, indépendante du Parti socialiste. Une gauche qui se situe clairement sur le terrain de l’internationalisme et qui refuse de se ranger derrière la « République » ou le drapeau français tant ces symboles ont toujours servi les intérêts des dominants. Contrairement à Jean-Luc Mélenchon, qui reste un politicien professionnel, c’est ce message, ce relais du meilleur de nos luttes que le NPA veut porter avec la candidature de Philippe Poutou.

Jeudi 1er mars 2012, par Secrétariat jeune