Sarkozy veut toujours nous faire payer la crise !

À l’issue du sommet social du 18 janvier, Sarkozy a annoncé une série de mesures issues du programme du MEDEF. Les jeunes, les classes populaires, les travailleurs et travailleuses vont casquer !

Des sanctions pour plus d’apprentissage

Dès le mois de février, Sarkozy fera voter un texte demandant aux entreprises de plus de 250 salariés d’avoir au moins 5% de jeunes en alternance. Il s’agit de faire passer un message idéologique : l’apprentissage, c’est-à-dire la formation sous la coupe du patronat, est la solution pour développer l’emploi et faire baisser le chômage. C’est faux. Le problème des jeunes, c’est qu’ils sont embauchés dans des conditions scandaleuses : contrats précaires, des salaires sous le SMIC, etc. Sarko va aggraver cette situation !

Cette mesure vient s’ajouter à la réactivation du dispositif « zéro charge », pour les jeunes de moins de 26 ans, dans les entreprises de moins de dix salariés. Les « charges » dans la bouche de Sarko et du patronat, ce sont les cotisations versées à la Sécurité sociale. Les exonérations, c’est autant d’argent (30 milliards d’euros l’an dernier) qui ne va pas dans les caisses des retraites et de l’assurance maladie. Et après, Sarkozy ose nous dire que le problème, ce sont les « fraudeurs » !

La mise en place de la « TVA sociale »

La mesure prendrait effet le 1er octobre prochain. Le dispositif consiste à augmenter la TVA pour financer la Sécu, en remplacement des cotisations. Il s’agit d’exonérer les patrons de 13 milliards d’euros (sur les salaires les plus faibles) et de compenser ce manque à gagner par une hausse de 1,6 points de TVA (qui passera de 19,6% à 21,2%).

La TVA, la taxe sur les produits qu’on achète dans le commerce, est l’impôt le plus injuste : un SDF la paie au même titre qu’un milliardaire. Et la TVA « sociale », c’est carrément un double vol : d’abord on prend une partie de l’argent qui doit aller à la Sécu… Et en plus, on augmente les prix !

À l’origine, la Sécu devait être financée par les salariés, avec des cotisations versées au moment où l’on touche notre paie. Avec les exonérations, on prend donc cette cotisation, ce salaire socialisé, pour le remettre dans la poche du patron.

C’est inacceptable ! C’est aux salariés et à eux seuls, pas à l’État et au patronat, de gérer la Sécu et de décider du montant des cotisations ! Accords de compétitivité négociés entreprise par entreprise Enfin, l’attaque la plus grave est sans doute de permettre aux patrons de fixer des règles différentes sur le temps de travail dans leurs entreprises. Actuellement, un patron ne peut pas obliger ses salariés à travailler plus que prévu par la loi (même s’il peut déjà leur mettre la pression). Avec le nouveau dispositif, il deviendra possible d’imposer des heures supplémentaires aux salariés si « une majorité » est d’accord. Sarkozy se moque du monde : bien sûr que face à la pression, les salariés (surtout dans les PME) vont être forcés d’accepter, surtout si la majorité est en contrat précaire et peut se faire virer d’un jour à l’autre.

Dans les entreprises où les salariés sont nombreux, où il existe des syndicats et un rapport de force, ce genre d’accord peut plus difficilement passer. C’’est d’ailleurs pour cela que beaucoup de grandes entreprises sous-traitent des tâches aux PME !

Avec de tels accords, le patronat pourra allonger la durée du travail sans hausse des salaires. C’est le « travailler plus » pour gagner autant… Voire moins !

Comité Jeunes travailleurs de région parisienne

Le NPA met en avant quatre exigences pour l’emploi :

  • Répartir le temps de travail en allant immédiatement aux 32 heures avec maintien des salaires
  • SMIC à 1600 euros nets, augmentation de tous les salaires de 300 euros nets, allocation d’autonomie à hauteur du SMIC pour que les jeunes puissent se former sans se salarier. Le tout en prenant sur les profits des entreprises et en les répartissant
  • Interdire les licenciements. En cas de faillite d’une entreprise, maintenir les salaires à l’aide d’un fonds à la charge du patronat, jusqu’au reclassement
  • Imposer la rémunération des apprentis et stagiaires à hauteur du SMIC ou des conventions collectives et interdire tous les contrats précaires. Les stages représentent à ce jour l’équivalent de 100 000 emplois à temps plein ! La mise en concurrence par le patronat, ce n’est pas seulement celle des salariés français avec ceux de Chine, d’Inde ou d’Allemagne. C’est aussi celle entre les salariés en emplois stables et les précaires, jeunes et plus anciens !