« Arrêtez les voleurs ! »

Un mouvement de protestation d’ampleur se prépare en République Tchèque. Le pays a connu une mobilisation sans précédent le 21 avril dernier dans la capitale Prague où une manifestation anti austérité et anti gouvernement a rassemblé plus de 90 000 personnes. Cette manifestation était marquée par la forte présence d’étudiants et de retraités. Le pays n’avait pas connu de manifestations aussi massives depuis 1989 et la fin du régime communiste.

La République Tchèque est touchée par la crise économique mondiale et traverse aujourd’hui une crise politique profonde. La coalition au pouvoir a éclaté récemment suite à la scission d’un des partis membres. L’actuel gouvernement de centre droit, résidu de l’ancienne coalition, veut imposer des mesures d’austérité pour réduire le déficit budgétaire de l’Etat. Pour atteindre un déficit de 2,9 % du PIB en 2013, une réduction des dépenses publiques et une augmentation des impôts sont annoncées, à l’instar d’autres pays européens. Le gouvernement n’a pas signé le traité budgétaire européen mais le pays est en crise : les effets des coupes budgétaires et de la hausse des prix alarment la population. Le Premier ministre Petr Nečas vient d’obtenir la confiance du parlement, alors que partout dans le pays les tchèques désavouent un gouvernement emmaillé par des scandales et des affaires de corruption. Les slogans scandés dans les manifestations du 21 avril n’étaient autres que « Arrêtez les voleurs ! » et « A bas le gouvernement ! ».

Une fois de plus, un gouvernement tente de faire payer la crise aux jeunes et aux travailleurs. Les syndicats tchèques organisent un mouvement de contestation du pouvoir en place et des mesures d’austérité. Cette mobilisation débutera par une action le 22 mai prochain autour d’une plateforme regroupant des initiatives civiques intitulée « Stop au gouvernement ». La possibilité d’un mouvement de grève générale est envisagée dans les prochaines semaines. A Prague comme ailleurs, nous ne paierons pas leur crise !

Irène (Comité jeunes Censier)