La « reconnaissance » de la Palestine par l’Assemblée générale de l’ONU est une défaite pour l’État d’Israël et ses alliés, Washington en premier lieu. Mais est-ce un changement concret pour les habitants et habitantes de Gaza ? De Cisjordanie ? Pour les réfugiés ? Pas vraiment…

L’État israélien n’en menace pas moins de construire de nouvelles colonies en Cisjordanie et de lancer de nouvelles attaques, y compris terrestres, sur la bande de Gaza. Celle du mois de novembre a fait plus de cent-cinquante morts dans la population palestinienne. L’État sioniste a pris prétexte des tirs de roquettes. En fait, ces tirs n’avaient pas fait une seule victime depuis plus d’un an. En revanche, ils en ont fait cinq pendant les dix jours de pilonnage de Gaza. Les autorités israéliennes ont accusé le Hamas – vainqueur des dernières élections démocratiques en Palestine – d’être responsable des tirs, alors que ce parti a créé depuis plusieurs mois une force spéciale de trois cents policiers pour démanteler les lances-roquettes.

Le message israélien est clair : les Palestiniens et les Palestiniennes doivent abandonner toute résistance, ou ils le paieront de leurs vies. Ni l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, ni les autorités gazaouis du Hamas ne sont aujourd’hui à la hauteur des enjeux. La première est entrée dans une complète logique de collaboration avec l’État sioniste. Même avec le vote de l’ONU, sa légitimité est quasi nulle au sein du peuple. Le mandat de Mahmoud Abbas a expiré il y a trois ans, et il refuse toujours d’organiser une nouvelle élection, qu’il perdrait à coup sûr, au profit du Hamas. Ce dernier est quant à lui dans une démarche de réhabilitation, de recherche de « respectabilité » sur la scène internationale.

Les classes populaires palestiniennes ne peuvent compter que sur leurs propres forces pour se libérer. La solidarité internationale est fondamentale pour les sortir de leur isolement.

Cette année, comme lors de la dernière attaque contre Gaza, en 2008, des manifestations ont eu lieu dans le monde entier. Il ne faut pas attendre une prochaine agression pour nous mobiliser. Nous pouvons organiser des actions de solidarité, notamment dans le cadre de la campagne de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), par exemple en refusant les conventions ou jumelages entre nos facs et lycées et des établissements israéliens. Relayer cette campagne internationale, c’est isoler l’État d’Israël pour sortir le peuple palestinien de sa solitude !

JB (Comité jeunes 92 nord)