Face à la répression qui touche les travailleurs en lutte, on est tous condamné à résister !

La répression qui touche les secteurs les plus combatifs du mouvement ouvrier franchit tous les jours un nouveau cap. Les licenciements de salariés qui se sont mis en grève durant la loi travail se multiplient et le gouvernement cherche à faire des exemples en s’attaquant aux luttes emblématiques comme à Air France, à Goodyear ou aux dockers du Havre. Le patronat et le gouvernement tapent fort car ils savent que ces mobilisations exemplaires pourraient très vite devenir contagieuses au vu de la situation explosive et du ras le bol générale qui existe dans la population. Les révolutionnaires doivent chercher au contraire à populariser ces luttes qui font la démonstration, qu’armés de leur détermination, les salariées peuvent faire peur à leur patron et même obtenir des victoires. Il va aussi être important de défendre pied à pied ces salariés pour montrer que loin de démoraliser la classe ouvrière, la répression des classes dirigeantes donne encore plus de rage pour se battre et étendre la lutte.

A Goodyear, 9 mois de prison fermes pour avoir défendu son emploi

La lutte des ouvriers de Goodyear est sans doute la plus spectaculaire car elle a amené 8 salariés à être condamnés à 9 mois de prison fermes. Leur combat a commencé en 2007 quand la multinational des pneus annonçait la suppression de 400 postes sur ces deux usines à Amiens et la modification des horaires de travail pour passer aux 4×8 et gagner en productivité. Pourtant les profits de cette entreprise se portaient déjà à merveille. En 2014 elle annonçait un bénéfice de 2,4 milliards d’euros. Face à la direction de Goodyear qui menaçait dès 2009 de fermer l’usine si les nouvelles mesures n’étaient pas acceptées, les ouvriers refusèrent le chantage à l’emploi. Une longue lutte débuta alors, mêlant des grèves, des manifestations et des recours en justice . Les travailleurs ont tenu tête à la multinationale pendant 5 ans, ils ont même participé en 2012 à un début de convergence avec des salariés en lutte de Sanofi et des 3 suisses au travers du collectif «?licenci’elles?». En 2014 Goodyear arrivait finalement à obtenir la fermeture de l’usine. La colère qu’a provoqué cette annonce conduisit les ouvriers de l’usine a retenir deux cadres durant quelques heures. Les militants CGT qui avaient toujours encouragé la lutte des salariés décidèrent de rester pour éviter aux salariés de tomber dans les provocations tendus par la directions. Un an après cet événement, huit ouvriers passaient au tribunal pour «?séquestration?» dont les principaux militants de la CGT qui prirent 9 mois de prison fermes. Depuis, une véritable campagne de soutien a été lancé à l’échelle nationale pour revendiquer la relaxe de tous les Goodyear tout en s’impliquant aussi dans la bataille contre la loi travail. L’un des principaux dirigeants CGT de Goodyear, Mickael Wamen, a par exemple participé à la récolte d’une caisse de grève pour soutenir les salariés en grève reconductible. L’appel du procès des Goodyear est organisé les 18 et 19 octobre à Amiens et les travailleurs de l’usine ont déjà appelé à des journées nationales de mobilisation conte la répression et une monté à Amiens.

De la prison et des licenciements pour une chemise arrachée et rien pour des patrons qui mettent à poil des centaines de salariés

Depuis l’épisode des Goodyear, le gouvernement a multiplié les cas de répression contre la classe ouvrière et la jeunesse, parfois de manière spectaculaire. La lutte des salariés de Air France en octobre dernier avait ouvert le bal. Lorsque des milliers salariés, venus demander des comptes sur les suppressions d’emplois, avait finit par arraché la chemise de leur DRH, le gouvernement et les médias les avaient présenté comme des voyous et même des terroristes. Certains salariés avait été arrêté tôt le matin par la police devant leur famille pour être mis en garde à vue. Pourtant l’opinion publique c’était très vite solidarisée avec ces travailleurs car leur combat contre les licenciements, les suppressions d’emplois et les salaires de misère correspondait au quotidien de la majorité de la population. Cette séquence politique avait réussi à l’époque à visibiliser la colère sociale et les multiples petits conflits qui se développaient dans les entreprises. C’était aussi un premier échauffement de la mobilisation contre la loi travail qui explosa 4 mois plus tard. Depuis le gouvernement et le patronat d’Air France cherche à le faire payer aux salariés. Cinq employés de la compagnie ont été licenciés et seize sont convoqués devant le tribunal correctionnel dont certains qui risquent jusqu’à 3 ans de prison fermes pour «? violences en réunion?». Le procès se tiendra à Bobigny les 27 et 28 septembre.

Des milliers d’autres réprimés dans les entreprises et dans la jeunesse

Avec la mobilisation contre la loi travail, des milliers de jeunes et de salariés ont cherché à relever la tête et à se battre contre leur vie de misère. Face à cette remonté de la combativité, la réponse répressive du patronat et du gouvernement ne c’est pas faites attendre. Dans de nombreuses entreprises, le droit de grève a été un combat pour les salariés qui étaient menacés de licenciement au moindre débrayage, tendis que la police se chargait de réprimer et d’interpeller dans les manifestations. A La Poste on a assisté depuis plusieurs années à une véritable chasse aux militants. En janvier 2015, Yann Le Merrer, un postier des Hauts de scène était révoqué de la fonction publique simplement pour avoir pris la parole dans un bureau de poste lors d’une grève. Durant la loi travail, au cours d’une nouvelle grève dans les Hauts-de-Seine, Adile un militant de Sud PTT a été arrêté par la police dans une manifestation pour «?outrage et rébellion?» alors même que c’est la police qui c’était montrée agressive et violente. Adile passe en procès le 13 décembre. Avec lui ce sont des dizaines de jeunes qui ont été arrêtés lors des manifestations contre la loi travail, souvent dans l’anonymat, qui sont peu à peu en train de passer devant les tribunaux. Il y a quelques jours le porte parole des jeunes communistes à Saint-Etienne écopait d’une peine de 8 mois de prison avec sursi, simplement pour avoir repoussé des boucliers de policiers. Il serai bien sur impossible d’énumérer tous les exemples de répression temps ils sont important même si il faut saisir l’ampleur de l’attaque.

Contre la répression, il faut une contre offensive des jeunes et des travailleurs?!
Tous ces cas de répression sont révélateurs de la guerre que nous mène le patronat main dans la main avec le gouvernement. La clique dirigeante parle de dialogue social quand les travailleurs encaissent les mauvais coups sans réagir. Mais lorsque la classe ouvrière se met en lutte, alors toute la violence patronale, policière et judiciaire se met en action pour briser la combativité. Face à cette violence, notre classe doit s’organiser pour y répondre avec ces propres armes : la solidarité et la menace de contagion de la révolte. La réaction des dockers du Havre a été à ce titre exemplaire. Dès le début de la mobilisation , au moment ou les violences policières contre les jeunes avait été visibilisé par le lycéens de Bergson frappé violent par la Police, les dokers du Havre avait publiquement menacé de bloquer le port du Havre si un seul cheveu de jeune était touché dans la ville. Ils mirent finalement cette menace a exécution quand le 31 aout dernier, deux de leur propres camarades se sont fait embarquer tot le matin devant leur famille et mis en garde à vue pour une action militante lors de la manifestation du 14 juin à Paris. Le port du Havre a alors été bloqué toute la journée jusqu’à la sortie de garde à vue de leurs camarades, qui comparaitront devant le tribunal correctionnel de Paris le 25 novembre. Grace à cette solidarité collective, il a déjà été possible d’obtenir plusieurs victoire. Dans certaines entreprises de la métallurgie du Nord comme à Bombardier ou dans les Fonderies du Nord, les patrons ont été obligé de reculer sur le licenciement de plusieurs salariés pour fait de grève en mars et en juin dernier. En effet la fédération de la métallurgie CGT du Nord avait a chaque fois appelé à une mobilisation massive des travailleurs de la région, en organisant des actions devant les entreprises concernés. Ce genre d’initiative montre qu’il est possible de briser le pouvoir répressif des patrons. Au vue de l’ampleur de l’offensive répressive que la bourgeoisie nous même, la réponse du mouvement ouvrier devrait être beaucoup plus organisé et coordonné. Tout au long des prochains mois, les procès vont se multiplier , il faudrait un véritable plan de bataille pour montrer au patron et au gouvernement qu’il risque gros lorsqu’il tente de réprimer. L’appel des Goodyear pour faire de leur procès en appel les 18 et 19 octobre des journées nationales de mobilisation et de grève contre la répression avec une montée à Amiens, peut constituer une première réponse d’ensemble, à l’heure ou les direction syndicale refuse de prendre le problème à bras le corps.. Il s’agit maintenant de populariser cette initiative et d’en faire une échéance militante réel tout autour de nous.