13 800 élèves sans affectation, deux semaines après la rentrée
Article du N°19 de Révolutionnaires (26 septembre 2024)
Alors que les cours ont repris pour la plupart des lycéens et collégiens du pays, certains restent sans affectation, et donc privés d’enseignement, quinze jours après la rentrée.
Si l’éducation est censée être un droit, l’accès à l’école se trouve confronté au manque de moyens. Cette année, comme tous les ans, des milliers de jeunes, principalement des lycéens, se retrouvent sans affectation, faute de place dans les établissements. Fin août, ils étaient près de 27 000 à ne pas savoir où ils allaient passer la rentrée. Plus de deux semaines après le début des cours, ils sont encore 13 800 à ne pas avoir d’établissement. Parmi eux, 9 000 sont des élèves de lycées professionnels. Le nombre de places dans les filières est limité, ce qui force des jeunes à accepter une inscription ailleurs, et à suivre une voie qu’ils n’ont bien souvent pas choisie. Des lycéens se retrouvent ainsi en seconde pro menuiserie faute de place en métiers du commerce. D’autres doivent suivre des cours dans un établissement à plus d’une heure de chez eux.
Éducation nationale, éducation patronale !
Le ministère de l’Éducation nationale se rassure : cette situation ne représente que 0,3 % de la population scolarisée dans le second degré. Mais derrière les chiffres, c’est la galère pour des milliers de jeunes et leur famille, qui font les frais du manque de moyens dans l’éducation. Et ce ne sont certainement pas les familles privilégiées qui en souffrent : les filières générales publiques des quartiers riches sont moins touchées par ces restrictions budgétaires et les parents qui en ont les moyens paieront le privé. L’éducation est à l’image de cette société de classe, et l’État ajoute aux inégalités en favorisant les établissements privés au détriment du public. Une éducation émancipatrice donnerait des moyens supplémentaires aux enfants d’exploités pour abattre cette société d’inégalités. Comme tous les droits, il va falloir se battre pour l’arracher.
Martin Duquesne