A Lyon comme ailleurs, No pasaran !
Depuis trois ans, Lyon est le laboratoire de tous les nervis d’extrême-droite : manifestations régulières contre le droit à l’avortement, attaque d’un rassemblement contre le débat sur l’identité nationale, agressions de militantEs politiques et syndicalistes reconnuEs, invasion d’un Quick halal, tenue d’une « marche des cochons » pour dénoncer « l’islamisation de la France », ouverture de locaux où se réunissent ces groupuscules en plein centre ville, agressions à la sortie du stade de Gerland, destruction d’un bar à chicha… Rien de rassurant car la liste est loin d’être exhaustive. Sans compter les nombreuses autres agressions racistes, qui peuvent passer inaperçues, notamment dans le quartier Saint Jean, QG autodéclaré des fachos.
Pas de facho dans nos quartiers…
Dans les universités lyonnaises, on observe depuis cette année le grand retour du GUD (Groupe union défense, fondé en 68 à l’université de Paris 2-Assas et célèbre pour « casser du gaucho »). Le mouvement Anonymous a lancé une opération « Lyon propre » le 14 janvier, pour pirater le site et les boîtes mail du GUD. On apprend dans le compte-rendu d’une de leurs réunions qu’ « un bon gauchiste est un gauchiste à l’hôpital » (1). Rien de rassurant par conséquent, alors que deux militantEs de l’UNEF de Lyon 3 ont déjà été intimidéEs et bousculéEs lors d’une distribution de tracts.
Le jour même de l’opération « Lyon propre », les Jeunesses nationalistes – énième groupuscule – ont joué à incarner la future milice fasciste, peut être celle qui marchera sur Paris ! Ce groupe a été fondée par Alexandre Gabriac, conseiller régional élu sur les listes FN en 2009 avant d’être exclu par Marine Le Pen, pour ses bras tendus récurrents (sic) et autres photos compromettantes. Il est lié à Yvan Benedetti, conseiller municipal de Vénissieux et proche de Bruno Gollnisch, fraîchement élu président de l’Œuvre française (« mouvement nationaliste pour la France aux Français »). À Lyon, les jeunesses nationalistes et le groupe de Benedetti partagent aujourd’hui le même local.
Ils étaient deux cents à parader en rangs bien ordonnés, brandissant une croix blanche, vêtus de noir, pour demander le retour des soldats français d’Afghanistan, faux prétexte pour que la Préfecture les laisse défiler.
En face, de l’autre côté de la Saône, nous étions 1500 à l’appel du Comité de vigilance contre l’extrême-droite, pour rappeler que les fascistes à Lyon ne sont pas chez eux, que la rue ne leur appartient pas. Depuis avril 2009, déjà trois initiatives de ce type avaient réuni à chaque fois entre 1500 et 2500 personnes. Cette fois encore, un cortège dynamique regroupant la totalité de la gauche et de l’extrême-gauche lyonnaises a crié son dégoût des fascistes.
… Pas de quartier pour les fachos !
Cette situation n’est malheureusement pas due au hasard. Dans un contexte de crise profonde du capitalisme, au moment où les discours de Guéant et Sarkozy banalisent le racisme et la xénophobie, ces groupuscules sortent de leurs trous. Ils n’ont plus peur de crier tout haut ce qu’ils ont toujours pensé. Le racisme d’État les conforte, leur donne confiance. La voie leur est ouverte pour qu’ils déversent sur la ville leurs idées rétrogrades, homophobes et machistes.
Leur idéologie est un véritable poison pour les travailleurs/euses et la jeunesse. Elle n’a d’autre fonction que de sauvegarder l’ordre social, celui du capitalisme, des possédants.
Contre les néo-nazis et l’extrême-droite de tout poil, rappelons la nécessité du « tous ensemble ». Seule l’unité de notre camp social, au-delà des différences de sexe, de race ou d’orientations sexuelles, sera à même de riposter contre l’austérité qui s’installe partout en Europe.
Jamais dans les lycées, les universités, sur les lieux de travail, dans nos quartiers, les fachos ne seront les bienvenus. Chaque fois que l’extrême droite viendra, les antiracistes, les féministes, les internationalistes seront là pour riposter !
F. (Lyon)