
À Rouen, 40 ans de politiques racistes : 40 jeunes migrants luttent pour leurs droits
Article du N°34 de Révolutionnaires (15 mai 2025)
Depuis le vendredi 2 mai, les jeunes mineurs non accompagnés de Rouen ont établi un campement devant la préfecture de Seine-Maritime. Que revendiquent-ils ? Des droits basiques : des papiers, une école, un logement… Les autorités font tout pour les en priver en contestant par exemple leur minorité. Dans ce processus, la mairie de Rouen (PS) affiche publiquement son soutien, mais se garde bien – par exemple – de réquisitionner en urgence un des nombreux logements vacants de la ville pour y loger les jeunes qui dorment à la rue.
Droit de notre côté ou pas, la seule manière d’imposer nos revendications c’est de lutter. Samedi 10 mai, 400 personnes manifestaient dans le centre-ville. Lundi 12, les mineurs ont été finalement reçus : pour le rectorat, l’accès à une formation devient une piste envisageable et, pour le département, il serait possible de réviser les critères d’évaluation pour leur accueil… C’est bien sûr une première victoire obtenue grâce à la lutte acharnée des mineurs. Mais il s’agit de ne pas se laisser endormir par ces vagues déclarations : rien n’est encore concret et il n’y a aucune proposition pour le logement, aucune garantie sur le long terme. Il faut absolument continuer à s’adresser le plus largement possible à tous ceux qui en ont plus que marre du racisme pour exercer une pression et faire triompher la lutte – comme à la fac de Pasteur, où des centaines d’étudiants s’étaient mobilisés contre un prof raciste.
Le combat des jeunes migrants de Rouen montre où mènent les décennies de politiques racistes, menées par la droite comme par la gauche, au service du capitalisme et de la division des travailleurs : il faut des papiers pour tous, une formation et un travail pour tous, un logement pour tous !
Andréa Clau • 13/05/2025