Après Twitter, Facebook se couche devant Trump

Article du n°26 de Révolutionnaires (23 janvier 2025)

Avec une fortune qui s’étend à plus de 210 milliards d’euros et une entreprise, Meta, qui rassemble les réseaux sociaux les plus utilisés au monde (Facebook, Instagram, WhatsApp), Zuckerberg est un patron très attaché à la bonne tenue de ses affaires. Après avoir soutenu Kamala Harris, qui a échoué face à Trump, Zuckerberg retourne sa veste et s’aligne sur Elon Musk.

Le patron de Meta met non seulement la main à la poche pour l’investiture de Trump, mais il annonce sa participation à l’offensive médiatique masculiniste et réactionnaire, avec notamment la suppression du programme de diversité et d’inclusion au sein de son entreprise, mettant un terme à sa volonté de rééquilibrer les inégalités d’accès à l’emploi pour les hommes et femmes (35 % des salariés) ou de faciliter l’embauche pour les minorités les moins représentées. L’heure est à la « positivité masculine » !

La seconde mesure annoncée porte sur la fin de la collaboration de Meta avec les organisations de vérification d’informations comme l’Agence France-Presse (AFP), sous prétexte que les « fact-checkers » seraient les nouveaux censeurs du xixe siècle. Pour les patrons de la tech, la liberté d’expression sert de porte-drapeau à la diffusion des contenus d’extrême droite et complotistes. Qui pouvait croire que des milliardaires allaient protéger le public de la désinformation ? Pour conserver sa position dirigeante dans la société, la bourgeoisie utilise toutes les armes à sa disposition, dont les médias. Quant à la bourgeoisie européenne, face au bras de fer engagé par Trump et la tech américaine, elle se fait la porte-parole de la lutte contre la désinformation, comme si les Macron et compagnie ne multipliaient pas eux-mêmes les mensonges. Mais pas sûr que les classes populaires en lutte soient destinées à être paralysées par leurs algorithmes.

Rita Zinnia