Athènes brûle-t-elle ?
Dans les médias, les révoltes en Grèce sont souvent résumées à la « violence » des manifestants, des usines de cocktails molotov cachées dans les caves de quelques squats anarchistes. Aujourd’hui, tout cela ne veut plus rien dire. La révolte est générale contre la politique d’écrasement menée par ce qui reste du gouvernement d’union nationale de Lucas Papadémos, ancien de Goldman Sachs et aujourd’hui ennemi public n°1 de la population grecque.
En deux ans, les salaires ont été divisés par deux, le salaire minimum tombé à 450 euros net (et moins de 400 euros pour les moins de 25 ans), même tarif pour les retraités, dont la pension minimale est tombé à 392 euros par mois, dans un pays où les prix sont comparables à ceux de la France. Dans la fonction publique, on annonce 150 000 suppressions d’emplois d’ici 2015, alors que les hôpitaux sont déjà asphyxiés et que beaucoup d’écoles ne sont même plus chauffées.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, manifestations et grèves sont quotidiennes. Plus remarquables : on voit des tentatives de reprise en main d’entreprises par les travailleurs, comme dans la presse dans le journal Eleftherotypia. Les salariés ont lancé une édition autogérée, vendue en kiosques, qui sert à financer la grève des huit cents salariés menacés de licenciement.
La population organise la révolte contre le pouvoir grec, les banques, Sarkozy et Merkel. La volonté de report des élections traduit aussi la peur d’un scrutin qui tournerait au fiasco pour les partis pro-austérité, le PASOK (PS) en tête.
Hichem (Comité Jeunes Sorbonne)