Aux capitalistes de payer leurs crises !
L’horreur des crimes de Montauban et Toulouse, le spectacle offert par les médias campant trente-deux heures en attendant la fin de l’intervention du Raid, la récupération politique des Guéant, Sarkozy et Le Pen… Tout concourt à détourner notre attention de la crise du capitalisme. Elle a même pratiquement disparue des débats ! Comme si nous ne savions pas que le futur président, quel qu’il soit, sera immédiatement sommé de mettre en place un plan d’austérité par les institutions capitalistes, le FMI, la Banque centrale européenne, les agences de notation, les banques… Et il sera d’une ampleur bien supérieure à ce que nous avons connu à présent !
Dix ans d’UMP, ça suffit, mais il n’y aura pas de miracle avec Hollande. L’enjeu de cette campagne, c’est bien sûr d’attirer l’attention sur les questions centrales : l’emploi, les salaires, la précarité, l’accès au logement, aux études… C’est bien entendu, de porter des idées qui vont à contre-courant, qui n’acceptent pas comme des évidences le paiement de la dette, le respect de l’économie capitaliste, la politique impérialiste de la France ou la délégation du pouvoir à des politiciens professionnels.
Mais c’est aussi de porter une perspective de luttes. Quel que soit le président élu dans quelques semaines, il faudra une force capable de résister en toute indépendance du parti au pouvoir, y compris le PS. Personne ne parviendra à le « tirer sur la gauche » en faisant faire un bon score au candidat le mieux placé à la gauche de la gauche. Ce genre de pressions ne durera qu’un temps. Vite, très vite, la pression exercée par les capitalistes sera plus forte.
L’enjeu, c’est d’affirmer qu’il n’y a plus rien à attendre des partis institutionnels, qu’il faut prendre nos affaires en main, préparer les luttes, regrouper dans la rue toutes les organisations, tous les jeunes, tous les travailleurs et travailleuses qui refuseront l’austérité « de gauche », quel que soit le candidat qu’ils auront soutenu en avril 2012.
C’est le sens du vote pour Philippe Poutou : donner confiance à notre camp social pour mener les futures batailles sociales, affirmer que c’est aux capitalistes de payer leur crise, car nos vies valent plus que leurs profits !