Bilan des 28èmes Rencontres Internationales de Jeunes
Article des Jeunes du NPA (France)
Cet été, le NPA accueillait en France, dans la ville de Fumel, les 28èmes Rencontres internationales de jeunes (RIJ). Les RIJ sont un camp de jeunes anticapitalistes, organisé chaque année par les jeunes de la 4ème Internationale (regroupement international d’organisations révolutionnaires, présent dans plus de 40 pays) et des organisations comme le NPA qui entretiennent des relations de solidarité politique avec la 4ème Internationale.
Le camp, c’est une semaine de rencontre entre militants, sympathisants et curieux de toute l’Europe et au-delà (Tunisie, Mexique, Irak…). Des débats, des commissions, des meetings, des formations, des fêtes ont lieu tous les jours. C’est aussi une semaine où l’on tente de pratiquer nos idées : lutte contre les préjugés sexistes, racistes, homophobes…, partage des richesses (une monnaie interne permet de combattre les inégalités entre pays), autogestion (ce sont tous les participants qui prennent en charge collectivement le nettoyage, la bouffe, l’organisation, le bar…).
Le contexte du camp
Le camp s’est déroulé dans une situation instable pleine de contradictions. La crise du capitalisme conduit les classes dirigeantes à une offensive majeure contre les exploités et les opprimés partout dans le monde. Les résistances sont également au rendez-vous. Au sud comme au nord de la Méditerranée, les jeunes et les travailleurs cherchent à construire la contre offensive. Les RIJ étaient l’occasion de discuter de tout cela à l’échelle internationale.
Les révolutions en cours dans le monde arabe sont les premières révolutions en rapport avec la crise actuelle du système capitaliste. Elles éclatent dans des maillons faibles de la mondialisation capitaliste. Combinant questions sociales et questions démocratiques les révolutions tunisienne et égyptienne ont provoqué une véritable onde de choc dans l’ensemble du monde arabe et au-delà : insurrection en Libye, soulèvements/révoltes au Soudan, en Jordanie, au Yémen, à Bahreïn… Le camp offrait l’occasion de se pencher plus avant sur les processus révolutionnaires en cours et d’en saisir les enjeux en particulier grâce à la présence de trois camarades de Tunisie et par l’organisation d’une série de discussions autour de ces questions. De plus en plus, nos luttes sont communes partout en Europe et dans le monde car les attaques et le projet de la bourgeoisie se déclinent de manière similaire dans les différents pays. Pour maintenir leurs profits face à la crise, les patrons et les Etats à leur service cherchent à remodeler le système en profondeur pour relancer la machine capitaliste. Partout également, la question de la construction de partis anticapitalistes est à l’ordre du jour. Les expériences sont multiples : Bloc de Gauche au Portugal, Sinistra Critica en Italie ou encore Izquierda Anticapitalista dans l’État Espagnol. Le camp a été l’occasion d’échanger sur nos expériences de construction de ces partis, sur la place de la jeunesse…
Pour la délégation française, le camp se tenait dans un contexte particulier. Outre la préparation de la rentrée sociale, le camp était l’occasion de revenir sur les débats qui traversent le NPA, notamment sur la présidentielle. Tous les jours nous avons eu la possibilité de tenir des réunions de plus de 200 camarades du Secteur Jeunes du NPA pour prendre le temps d’avoir des discussions sur le NPA, la campagne présidentielle, la situation du secteur jeune…
Bilan chiffré
459 camarades jeunes ont participé aux 28èmes RIJ.
Les délégations présentes étaient : l’Allemagne, l’Autriche, l’Angleterre, la Belgique, le Danemark, l’Etat espagnol, la France, la Grèce, l’Italie, le Mexique, la Pologne, le Portugal, la Suisse. Trois camarades de Tunisie et un camarade d’Irak ont également participé au camp.
La délégation la plus nombreuse était la délégation française avec 221 camarades jeunes présents. Ce n’était pas seulement la plus grosse délégation du camp mais aussi la délégation française la plus nombreuse de toute l’histoire des RIJ ce qui montre que malgré les difficultés rencontrées, le Secteur Jeune du NPA est encore plein de vitalité et regorge de potentialités.
La délégation française comptait :
84 camarades femmes ;
130 camarades dont c’était le premier camp ;
trois camarades invités membres de la Gauche Unitaire ;
quarante jeunes non organisés ;
La moyenne d’âge de la délégation était de 20 ans et 195 camarades avaient moins de 25 ans.
Aux participants jeunes, il faut ajouter une vingtaine de camarades non membres du Secteur jeunes du NPA qui ont participé au camp afin d’aider aux taches d’organisation. C’est relativement faible au regard de la taille de notre organisation, de l’importance d’une échéance comme les RIJ et de l’immense tâche que cela représente que de l’organiser.
Bilan politique
Le bilan du camp est globalement très positif. Le niveau politique des discussions était de qualité notamment en raison du contexte dans lequel prenaient place les RIJ.
Les participants au camp toutes délégations confondues ressortent du camp en étant mieux armés face à la situation politique.
Le camp nous a permis de développer une meilleure compréhension politique de la situation, de prendre la mesure de la crise multidimensionnelle que traverse le capitalisme mais aussi de prendre la mesure de l’ampleur des résistances qui font face aux attaques du capital. La mutualisation des expériences de luttes des camarades de Grèce, de l’Etat espagnol, de Tunisie est essentielle pour comprendre l’état des rapports de forces, les possibilités ouvertes dans la situation…
Le camp nous a également permis de saisir le caractère de plus en plus commun aux attaques que nous subissons partout dans le monde.
La coordination à l’échelle internationale est l’une des choses les plus difficiles à faire et le camp nous a permis de ressortir avec une déclaration commune à l’ensemble des participants de soutien aux révolutions arabes et contre la guerre impérialisme, de renforcer les liens internationaux en général et plus particulièrement dans la perspective de la mobilisation internationale contre le sommet du G20.
Au niveau de la délégation française, dans un contexte de division importante du NPA, le camp était l’occasion de se remettre en ordre de bataille dans la jeunesse pour préparer la rentrée sociale. C’était également l’occasion de discuter du lancement de la campagne du NPA autour de la candidature de Philippe Poutou, ce qui fait débat dans l’organisation. Des discussions ont donc été menées au niveau de la délégation française sur la campagne et son lancement, une Conférence de presse avec Philippe Poutou a été organisée et Philippe est également intervenu lors du meeting de clôture du camp. Puisqu’il faut conclure, on peut dire que cela a été un très bon camp ne constituant pas tant la conclusion de l’année dernière que le début de celle-ci.
Annexe : Qu’est ce que la 4ème Internationale ? (Article publié dans le journal du camp)
Les Rencontres internationales de jeunes sont organisées par la 4ème internationale (la « Quatre »). Cette organisation internationale regroupe les différents partis qui y sont affiliés dans chaque pays. De nombreuses délégations qui participent aux Rencontres internationales de jeunes en sont membres ou observatrices. Le but est de coordonner à l’échelle internationale l’analyse de la situation politique et nos tâches dans la période actuelle.
Le capitalisme est organisé mondialement : les impérialistes, les capitalistes n’ont pas de frontière pour détruire la planète. Nous aussi nous avons besoin de nous organiser à l’échelle internationale pour riposter ! C’est pour cela que les RIJ existent : permettre aux jeunes membres ou sympathisants de chacune de ses organisations de débattre et d’échanger sur les luttes et les résistances menées dans chaque pays.
Mais la 4 ce n’est pas que cela. Plus régulièrement un bureau international permet également une coordination des différentes sections. Sont aussi mis en place différents séminaires (féminisme, écologie, altermondialisme, jeunes…) durant l’année dans ses locaux à Amsterdam. L’objectif est d’inviter des camarades de toute la planète, y compris en dehors de l’Europe. C’est dans cette optique que de nouvelles « antennes » pour organiser des séminaires ont ouvert récemment à Manille aux Philippines ou il existe une section de l’internationale ainsi qu’à Islamabad au Pakistan sous la direction du Parti des travailleurs du Pakistan.
La Quatrième internationale a été fondée en 1938 par Léon Trotsky, révolutionnaire russe, à la suite de la faillite de l’internationale précédente (la 3ème, l’Internationale communiste) qui était rongée par le stalinisme. Les camarades de l’époque ne voyant plus de possibilité de redresser la situation ont fondé une nouvelle internationale.
Durant la deuxième moitié du 20ème siècle de nombreux débats ont agité la Quatrième internationale ce qui a provoqué plusieurs scissions. Différents groupes s’en revendiquent aujourd’hui.