Communiqué du NPA – Attentat raciste contre le Centre culturel kurde Ahmet-Kaya
Attentat raciste contre le Centre culturel kurde Ahmet-Kaya : dix ans après l’assassinat de Fidan Dogan, Leyla Saylemez et Sakine Cansiz, l’État français refuse toujours de protéger la communauté kurde ! Vendredi 23 décembre, trois militants kurdes ont été assassinés dans le 10e arrondissement de Paris, devant le Centre culturel kurde Ahmet Kaya.
Le mobile raciste de cet odieux triple homicide fait peu de doute. Le suspect principal, arrêté sur les lieux, était déjà connu de la justice pour avoir, l’an dernier, attaqué à coups de sabre un camp de migrants dans le 12e arrondissement de Paris.
À la suite de cet attentat, toute la classe politique, de Darmanin jusqu’à Marine Le Pen, pleure des larmes de crocodiles. Mais ce qui donne confiance aux racistes et les incite à pas-ser à l’acte, c’est d’un côté la progression de l’extrême-droite, de plus en plus décomplexée, et de l’autre la politique raciste menée par le gouvernement, que ce soit avec la loi « immigration » qui cherche à faciliter les expulsions, ou avec la traque incessante des migrants et migrantes, allant jusqu’à la destruction de leurs campements en plein hiver.
Cet attentat intervient presque dix ans jour pour jour après le triple assassinat de trois militantes kurdes du PKK, Fidan Dogan, Leyla Saylemez et Sakine Cansiz, dans le même arrondissement. Les enquêtes ont montré l’implication des services secrets et des plus hauts sommets de l’État turc dans ce triple homicide. Pourtant, les autorités turques n’ont jamais été inquiétées par la justice française. Et pour cause : l’État français entretient des relations diplomatiques étroites avec la Turquie. En septembre dernier, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, était encore en visite à Ankara, alors même que l’armée turque mène une offensive meurtrière contre le Kurdistan.
Le NPA exprime sa pleine et entière solidarité avec tous et toutes les Kurdes, notamment avec les jeunes qui expriment leur colère et leur rage contre la police qui n’a rien fait pour les protéger. Il exige que toute la lumière soit faite sur le triple crime d’aujourd’hui, sur ses motivations racistes mais aussi sur les possibles implications des services secrets turcs. Il exige le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne, et réaffirme son soutien à la lutte du peuple kurde pour son autodétermination.
Paris, 23 décembre 2022