Contre la troïka impérialiste et l’austérité, manifestons à Francfort !
La conférence européenne contre l’austérité, regroupement de partis politiques, syndicats et associations, appelle à manifester le 19 mai à Francfort devant le siège de la Banque Centrale Européenne (BCE) contre les coupes budgétaires, les privatisations, les baisses des salaires, les suppressions d’aides sociales, etc..
En clair : contre la politique suivie par la troïka impérialiste (UE, FMI, BCE) contre les peuples d’Europe, notamment ceux d’Espagne, de Grèce, du Portugal, d’Irlande….
Partout en Europe : austérité, démantèlement des acquis
L’Espagne s’est à nouveau mobilisée en masse le week-end du 29 avril contre les réformes de la santé et l’éducation du gouvernement conservateur. Fini les médicaments gratuits pour les vieux !
Maintenant il faut passer à la caisse. Les frais d’inscriptions à l’université vont augmenter de 50% (passant de 1000 à 1500€). Le nombre d’élèves par classe va augmenter de 20%. Alors que des établissements scolaires n’arrivent déjà pas à payer l’électricité et le gaz.
En Grèce, les salaires ainsi que le SMIC baissent de 20 à 25% dans le public comme dans le privé, ainsi que les retraites. Le pays va supprimer à tour de bras des postes dans la fonction publique. En 2012, 15 000 suppressions de postes sont prévues. Mais le chiffre visé est 150 000 en 2015 !
En France, après une pause durant les échéances présidentielles, l’austérité nous attend au tournant…
Prochaine étape de mobilisation : contre le pacte budgétaire européen
A l’heure de la crise de la dette, les dirigeants européens font tout pour remettre les dettes des pays à des niveaux acceptables pour les marchés financiers. C’est à ça que sert le TSCG (Traité de Stabilité, de Coordination et de Gouvernance). Il s’agit d’inscrire dans les constitutions nationales de chaque pays une « règle d’or » qui vise à moyen terme (2 à 3 ans) un déficit public maximal de 0,5% du PIB. En gros un encadrement drastique des dépenses de l’Etat, soit des coupes budgétaires absolument titanesques.
En France, cela signifierait que le déficit annuel ne pourrait dépasser les 10 milliards d’euros. Il est actuellement d’environ 90 milliards. Il faudrait donc amputer le budget de l’État de près de 80 milliards. Une saignée insupportable dans les services publics. Par comparaison, le premier poste budgétaire du pays est l’éducation dont le budget annuel est de plus de 50 milliards d’euros…
Voté le 2 mars à Bruxelles par les chefs d’Etats européens, ce pacte budgétaire doit désormais être ratifié au niveau national. Au Portugal, un accord entre le PS et la droite au pouvoir a permis cette ratification – idem en Grèce.
En France, Hollande a fait campagne pour une « renégociation ». Il s’agirait de compléter le Traité par un « document sur la croissance, rien de plus. Un compromis avec Angela Merkel semble se dessiner sur ce terrain, ouvrant la voie à la ratification du traité par le parlement français sans remettre en cause son contenu initial.
Il est donc important d’organiser la bataille contre ce pacte budgétaire. Sa ratification devrait s’effectuer au mois de juin lors d’une session parlementaire. D’ici là, nous devons nous mobiliser. A Francfort, en dénonçant la BCE, nous mettrons en accusation les donneurs d’ordre de ce pacte, ceux qui sont prêts à démanteler un acquis social après l’autre pour sauvegarder les bénéfices des banquiers, du Capital en général.
Francfort sera donc un moment de la mobilisation à venir contre la ratification du TSCG, d’une mobilisation que nous voulons la plus unitaire possible.
Contre l’Union Européenne des capitalistes !
Le TSCG est le dernier avatar de cette Union Européenne qui se construit traité après traité : une gigantesque machine à démanteler et niveler les acquis sociaux par le bas. Depuis le traité de Rome en 1957 interdisant les nationalisations et les subventions aux services publics, les autres traités n’ont fait qu’accentuer, compléter les politiques libérales et antisociales. Ainsi la lutte contre le pacte budgétaire est inséparable de celle contre les précédents traités de Maastricht, Lisbonne…
C’est toute la « construction européenne » capitaliste qui est en cause. Il n’y a pas de politique sociale envisageable dans le cadre actuel ! C’est donc bien la rupture complète avec les traités constitutifs et les institutions européennes existantes qui permettra de construire notre projet internationaliste, celui d’une Europe débarrassée du capitalisme, une Europe des travailleurs.
Frédérick (Comité Créteil fac)