Article du N°27 de Révolutionnaires (6 février 2025)

Le 20 janvier dernier, le Sénat a voté 630 millions d’économies sur le dos de l’enseignement supérieur. Une nouvelle coupe budgétaire alors que plus des trois quarts des universités souffrent d’un déficit dû aux politiques menées par les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, depuis des dizaines d’années.

À Rennes 2, la colère s’organise à la base

Depuis trois semaines, les étudiants et une partie du personnel de Rennes 2 se mobilisent contre cette politique d’austérité : les assemblées générales ont grossi jusqu’à plus de 500 personnes d’une semaine à l’autre. Des centaines de jeunes, qui connaissent déjà pour la majorité la précarité et la sélection sociale, ont été convaincus de rejoindre le mouvement et de chercher à l’étendre en s’adressant à d’autres. Un comité de mobilisation, regroupant plusieurs dizaines d’étudiants, organise et rythme la mobilisation : distributions de tracts et tours d’amphis, pour la première fois pour beaucoup, manifestation à l’adresse des autres campus de Rennes (qui ont réuni 300 puis 1000 personnes), AG interfac vendredi dernier regroupant presque tous les campus de Rennes et plusieurs autres villes.  

La possibilité de « mise sous tutelle » de la fac est agitée : elle passerait aux mains de l’État qui se chargerait de mener directement les coupes budgétaires… que la présidence de la fac n’a pas mises en place assez vite ! Celle-ci a beau écrire dans ses mails qu’elle fait tout pour « permettre la mobilisation » dont elle dit partager les préoccupations, ça ne l’empêche pas de fermer de préventivement certains bâtiments de peur qu’encore plus d’étudiants se mobilisent ! Rien d’étonnant à ce double jeu hypocrite quand on sait que celle-ci mène déjà sans souci les politiques d’austérité qu’on lui demande et que, depuis mardi dernier, elle a gelé toutes les dépenses de l’université : plus de sorties de terrain ou de recrutements jusqu’à nouvel ordre ! Elle est allée jusqu’à fermer administrativement l’université pour tenter d’étouffer la mobilisation.

La nécessité de l’extension pour peser sur la situation

Les étudiants et le personnel mobilisé sont tout à fait conscients que les attaques contre la fac s’inscrivent dans une offensive générale du patronat et de son gouvernement. À Rennes 2, on supprime des places en licence, à l’hôpital on manque de lits, dans le privé on licencie par centaines de milliers dans toute l’Europe… Mais ils savent aussi que pour répondre, il faudra une mobilisation d’ampleur, qui se propage hors de Rennes 2, au-delà de Rennes et même des seules universités. C’est l’austérité pour la jeunesse et les travailleurs, alors que les milliards de profit pleuvent pour le CAC40 et que les budgets militaires augmentent. Voilà le seul monde que nous promettent les capitalistes et les gouvernements à leur service : la férocité contre les pauvres, la servilité face aux grands patrons. Le NPA Jeunes Révolutionnaires a initié un appel avec d’autres organisations de jeunesse pour une mobilisation nationale le 11 février. Une mobilisation de jeunesse pourrait peser sur la situation d’ensemble et s’adresser aux autres secteurs soumis à l’austérité : saisissons-nous des premières journées de mobilisation et renforçons les embryons de mobilisation partout ailleurs !

Correspondants