Etudiants infirmiers réquisitionnés, formation dégradée
Santé en danger !
Après avoir acheté aux labos pharmaceutiques pour un milliard d’euros de vaccins (peu testés et donc potentiellement dangereux) et bombardé les télévisions et les boîtes aux lettres de publicités appelant la population à se vacciner, le gouvernement confronté à la pénurie de personnels soignants réquisitionne les étudiants en santé.
Réquisitions autoritaires au service des labos pharmaceutiques
Beaucoup d’entre-nous en ont déjà fait l’expérience : les vacations (non rémunérées durant les heures de stage !) remplacent les heures de cours ou de stages. Elles peuvent empêcher ceux d’entre nous obligés de taffer le week-end pour payer le loyer d’aller au travail, sont imposées durant les vacances qui ne seront pas récupérées. De plus, c’est souvent dans des conditions juridiques et sanitaires déplorables que nous sommes appeler à travailler (parfois pas de lavabo, pas de gants, même aiguille pour préparer les vaccins et piquer…). Il arrive fréquemment que les infirmiers formateurs soient en nombre insuffisant pour nous encadrer. Quand nous avons des responsabilités dans les services comme internes, on nous oblige du jour au lendemain à abandonner nos collègues, nos patients, nos opérations en urgence, désorganisant ainsi les hôpitaux où des patients souffrent de maladies bien plus graves que la grippe A !
Pourquoi l’Etat fait-il appel aux étudiants infirmiers et en médecine pour appliquer le plan de vaccination ?
La raison est avant tout financière, les étudiants infirmiers n’étant pas payés lorsque les réquisitions ont lieu durant les horaires de stage. Les promesses de Madame Bachelot, assurant que les étudiants seraient également payés sur leurs heures de stages, ne sont pour l’instant que des paroles en l’air.
Pour appliquer cette politique, rien de mieux que le bâton : plusieurs étudiants infirmiers ayant refusés de se présenter au centre de vaccination le jour de leur réquisition ont vu la police débarquer à leur domicile, et se voient menacés de plusieurs milliers d’euros d’amende. Autrement dit, le gouvernement applique aux étudiants le régime des fonctionnaires, dont le contrat de travail prévoit qu’ils sont réquisitionnées si cela est nécessaire. Pourtant, les étudiants infirmiers de 3ème année, même s’ils peuvent être habilités à vacciner en étant encadrés, ne sont pas des salariés. Cela fait toute la différence !
Si le gouvernement est amené à recourir aux étudiants en santé, c’est parce que depuis des années les suppressions d’effectifs ont été si importantes que dans de nombreux hôpitaux, c’est déjà le service minimum au jour le jour… Il n’y a plus aujourd’hui assez de personnel soignant pour pallier à l’urgence, en cas de crise la seule solution revient à faire appel aux étudiants ! C’est le résultat d’une politique de suppressions systématiques de postes. Tout les moyens sont bons : fusions de services, diminutions de crédits… autant de mesures qui nuisent aussi bien aux conditions de travail des salariés qu’à la qualité des soins. Dernière annonce en date, la suppression prévue de 4000 postes à l’AP-HP. Il n’y a pas que dans le privé que les licenciements sont massifs !
Pour lutter efficacement contre les réquisitions, c’est contre cette logique générale de casse du service public de santé qu’il faut lutter, en lien avec tous les travailleurs du secteur santé mobilisés !
Plus que jamais, il faut imposer :
La réouverture immédiate des IFSI fermés
L’arrêt immédiat des réquisitions d’etudiants en santé, mise en place d’un réel volontariat pour les étudiants souhaitant participer à la campagne de vaccination
Le paiement de la totalité des heures de réquisition des ESI, à la même échelle de paiement que les infirmiers réquisitionnés.
MANIFESTATION
JEUDI 17 DECEMBRE – de 10H à 16H RDV à 10H Place du 18 juin 1940 (Métro Montparnasse) Départ de la manif à 11H30 en direction du Ministère de la Santé, arrivée à 14H30