Cette semaine, la mobilisation étudiante pour la Palestine a repris sur plusieurs campus universitaires. À Jourdan (ENS Paris), les étudiantes et étudiants ont occupé les locaux dans la nuit du 6 au 7 novembre avant d’être délogés le lendemain par les CRS.  À Tolbiac, les assemblées générales qui ont eu lieu toute la semaine ont rassemblé plus de 200 personnes. Aux Mines, blocage du campus le jeudi 7. Une semaine bien remplie pour des étudiants qui ont encore manifesté à 150 le vendredi soir dans le quartier latin. Dont nous étions, étudiants du NPA-Révolutionnaires.

Le silence est impossible

Comment étudier comme si de rien n’était, alors que la bande de Gaza est ravagée, alors qu’aucun jeune, à Rafah ou à Beyrouth, ne peut plus vivre ni étudier normalement ? Les présidences d’université voudraient qu’on se taise, qu’on ne hausse pas le ton pour dénoncer le génocide en cours. Mais pas d’accord ! C’est notamment la réaction d’élèves de première année de fac, nombreux dans les actions de la semaine. À Tolbiac, des jeunes venus cet été du Liban se mobilisent : comment continuer des études, avec des familles sous les bombes ?

Mercredi 6 novembre : blocage à Tolbiac

La politique de la circulaire et de la matraque

Les autorités universitaires françaises se font pour la plupart les relais du gouvernement, font l’amalgame entre antisionisme et antisémitisme, ferment les centres pour empêcher les réunions, voire envoient la police. Elles veulent faire taire une mobilisation qu’elles savent extrêmement populaire dans la jeunesse. Le 4 octobre dernier, le ministre de l’Enseignement supérieur, Patrick Hetzel, envoyait une circulaire à tous les présidents d’université, appelant à mater toute mobilisation en faveur de la Palestine sur les campus, et leur intimant de « veiller au maintien de l’ordre public au sein de leur établissement ». Le directeur de Sciences Po a fait du zèle, suspendu quatre étudiants… avant de les réintégrer un mois plus tard faute de preuves. Hetzel a également saisi le procureur contre les étudiants de Lyon 3 mobilisés contre la venue de la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. Mais ces gesticulations prouvent surtout que les facs ne sont pas près de « rétablir l’ordre » ! 

Si des responsables de grandes universités et écoles tolèrent mal que leurs élèves dénoncent leur complicité avec le génocide en cours, c’est qu’elles maintiennent des partenariats avec Dassault, Thalès ou des labos israéliens liés à l’armée. Une complicité à l’image de celle de l’impérialisme français et d’autres puissances occidentales avec Israël, qui arment et soutiennent diplomatiquement le gouvernement d’extrême droite de Netanyahou, guerrier, colonialiste et ségrégationniste.

Des présidences de fac ne font que décliner cette politique répressive, dans leur propre petite zone de domination ! Ou essaient, car c’est loin d’être gagné ! Macron et ses mandarins universitaires n’arrêteront pas l’indignation et la mobilisation d’une bonne partie de la jeunesse contre les 43 000 morts de Gaza, les milliers au Liban, sans compter tous les blessés et déplacés. À l’initiative du NPA Jeunes Révolutionnaires, différentes organisations de jeunesse appellent à une mobilisation nationale le 7 décembre. Notre combat continue !

Correspondants