Formation des profs : le gouvernement persiste et signe
Le rapport annuel de la Cour des Comptes condamne la réforme de la « masterisation », soulignant ses effets néfastes sur la formation des profs… Mais le gouvernement s’en moque !
La fin des IUFM
Après avoir instauré l’accès aux concours de l’enseignement à bac+5, il a ordonné la création de « masters enseignements ». Ils assurent une pseudo formation mêlant la rédaction d’un mémoire, l’obtention de certifications en langue et en informatique et des stages dans des conditions désastreuses (rémunération absente ou insuffisante, absence de tuteur, lieu du stage très éloigné du lieu d’études, etc.).
Maintenant, la loi Grosperrin, adoptée à l’Assemblée le 15 février s’attaque aux IUFM. Elle remet en cause le rôle des IUFM dans la formation des enseignants, actant leur dissolution et le transfert de la formation des profs aux universités.
Elle ouvre la possibilité pour le privé de dispenser une formation aux concours et au métier d’enseignant. Des formations privées et onéreuses seront en concurrence avec la formation universitaire. Seuls les étudiants qui peuvent financer les deux années d’études supplémentaires et une formation privée auront une préparation suffisante. Cette sélection sociale se fait sentir avec la baisse du nombre de candidats aux concours.
Mobilisation à Lille
Une circulaire du rectorat de Lille, stipulant que les étudiants non admissibles seront interdits de stage dans l’Éducation (alors même que ce stage est obligatoire pour valider leur M2 !) a provoqué la colère des étudiants. Le rectorat leur conseillait d’effectuer ce stage dans… Des associations humanitaires !
Les étudiants ont organisé des assemblées générales, un rassemblement devant le rectorat et ont participé à la mobilisation de l’Éducation le 31 janvier.
Cet exemple local montre la nécessité de se mobiliser pour exiger un stage de qualité rémunéré partout et pour tous, ainsi que pour des diplômes nationaux reconnus sur le marché du travail.
Irène (Comité Jeunes Paris 3-Censier)