Frontex : vingt ans de bras armé contre les migrants
Article du n°26 de Révolutionnaires (23 janvier 2025)
Frontex : vingt ans de bras armé contre les migrants
L’agence Frontex fête ses vingt ans sur le dos des 30 000 morts en Méditerranée entre 2014 et 2024. Chargée de mener le tri barbare aux frontières européennes, elle est régulièrement épinglée par les ONG pour ses push backs illégaux et la brutalité policière qu’elle encourage à tous les niveaux. Par la main des garde-côtes turcs qui ont causé la mort de sept personnes le 17 janvier en mer Égée, ou à Calais quand les flics gazent les tentes de ceux que la misère et la guerre poussent en avant. Avec un tel pedigree, pas étonnant que l’ancien patron de Frontex soit maintenant député européen RN.
L’opération mains propres : déportation des réfugiés contre gros chèques
Pour mener à bien la chasse à l’homme, Frontex dispose de 845 millions d’euros. Un budget qui a explosé depuis sa création (6 millions en 2005). De quoi arroser les géants de l’armement pour équiper sa petite armée, répartir les parts de marché dans le BTP pour les centres de rétention… Tout en organisant la sous-traitance des frontières avec les milices libyennes et les gouvernements turc, marocain ou tunisien.Cette politique anti-immigrés de l’Europe, dont Frontex est le bras armé, est hypocrite en plus d’être criminelle. Fermer les frontières les rend seulement plus dangereuses, en encourageant rackets, traite et viols. L’agence fête ses « succès » de 2024 avec − 38 % d’entrées irrégulières, pendant que les gouvernements de droite comme de gauche grossissent l’arsenal des lois anti-immigrés.
De l’air, de l’air, ouvrez les frontières !
Les patrons de l’auto, du BTP ou de l’agroalimentaire profitent de ce contrôle sans pitié sur la partie la plus isolée des travailleurs, désignés comme boucs émissaires de tous les problèmes. Il faut leur imposer le triple chantage emploi-logement-papiers et leur pourrir la vie pour les forcer à tout accepter. Les travailleurs, immigrés ou non, avec les « bons » papiers ou non, ont tout à gagner à se débarrasser de Frontex, des frontières et des États bourgeois avec eux. Alors battons-nous pour obtenir les régularisations et la liberté de circulation pour tous, pour mettre fin aux violences racistes et à la misère sociale imposée par le patronat.
Alexis Micshen