La première Coordination Nationale Étudiante : construire et développer un outil essentiel pour la lutte et la victoire
Ce dimanche 12 mars a eu lieu la première Coordination Nationale Étudiante à Nanterre réunissant 120 étudiants de 28 universités et établissements (quasi toutes les facs parisiennes, Lille, Nantes, Rennes, Grenoble, Reims, Amiens, etc) dont 16 délégations élues en Assemblées Générales. Cela fait maintenant 2 mois que les étudiants se réunissent en Assemblées Générales dans les facs partout en France, rejoignent les manifestations et participent à la lutte et aux grèves des travailleurs contre cette réforme visant principalement à reculer l’âge minimal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
Le chômage très élevé chez les jeunes (trois fois plus élevé que parmi les reste des actifs) combiné à une entrée sur le marché du travail tardive après les études condamnerait avec cette réforme la plupart de ces étudiants à un départ à la retraite à 67 ans et souvent avec décote. Mais plus encore, c’est un ras-le-bol général que l’on voit dans la mobilisation des jeunes, c’est une lutte contre tout ce système qui leur est proposé : détérioration des conditions d’étude, de travail, lois racistes comme la loi Darmanin, SNU obligatoire, catastrophes climatique, chômage de masse ou encore inflation dont ils sont parmi les premiers touchés.
Dans ce contexte, la réforme des retraites est la goutte de trop qui fait sortir depuis maintenant 2 mois un million de personnes dans la rue quasi-hebdomadairement. De toute évidence, la jeunesse et les travailleurs du public comme du privé sont déterminés à empêcher cette réforme de passer mais le contrôle presque total de l’intersyndicale cadenasse le mouvement et ses perspectives de lutte. Ce monopole de l’intersyndicale sur le calendrier fait les affaires du gouvernement qui peut éviter tout débordement du mouvement comme l’explique Laurent Bergé, secrétaire général de la CFDT, qui déclare sur BFM vendredi 11 mars qu’il faudrait une consultation citoyenne plutôt que d’intensifier le mouvement pour continuer le bras de fer avec le gouvernement et les patrons. Pour Mélenchon et Le Pen, la solution viendrait d’une dissolution de l’Assemblée ou d’un référendum. Nous ne voulons pas d’une voie de garage institutionnelle !
Les jeunes l’ont compris et ont proposé ce week-end un premier cadre d’auto-organisation dans la lutte qui cherche à dépasser le calendrier de l’intersyndicale pour, on l’espère, faire déborder le mouvement. Les discussions des 120 participants et délégués réunis ce dimanche sont revenues sur la nécessité de massifier le mouvement dans les facs et de construire la grève générale reconductible comme élément déterminant, en s’appuyant sur les cadres d’auto-organisation. Enfin, les participants à la CNE se préparent à lutter fermement contre les administrations qui ferment les campus et les vident en organisant les cours en distanciel pour empêcher les étudiants de se réunir et de construire la grève.
La coordination lance un appel national aux étudiants et propose son calendrier de mobilisation pour la semaine à venir : journée de mobilisation, de sensibilisation et d’action le 14 mars ; rejoindre l’appel à la grève de l’intersyndicale le 15 mars ; journée de manifestations le 16 mars. Cette dernière date devient dès maintenant une échéance centrale car il s’agit du jour où la loi passera à l’Assemblée Nationale. A Paris, la manifestation du 16 mars partira de la place de la Sorbonne en direction de la Bastille.