La veille du 31, les lycéens ouvrent le bal !
Racine, Lamartine, Voltaire, Lavoisier, Jean Macé (Vitry), Jacques Brel (La Courneuve)… Plusieurs lycées se sont mobilisés pour bloquer ce lundi 30 janvier en région parisienne. Comme un signe précurseur de la journée de mobilisation du 31, qui s’annonce très suivie. Le 19 janvier, déjà, quelques lycées avaient tenté de bloquer. Partout en France, on pouvait trouver des lycéens dans les manifestations, même dans les petites villes. Mardi, d’autres établissements devraient entrer dans la ronde, et pas seulement en région parisienne.
Tracts, banderoles, pancartes, slogans : tous les moyens sont bons ! Et il y a toujours de la musique pour mettre l’ambiance sur les blocus, devant les portes redécorées à base de pancartes humoristiques… et politiques ! D’un lycée à l’autre, on retrouve souvent les mêmes. Le classique « la retraite, c’est 60 ans MAX », accompagné de « métro, boulot, caveau ». Mais aussi à Lavoisier : « soutien aux grévistes » et à Racine on chante « pour l’honneur des travailleurs, et pour un monde meilleur ». Derrière le rejet de la réforme des retraites, c’est une colère plus générale contre la société capitaliste qui se fait parfois entendre.
Les lycéens profitent des blocus pour discuter entre eux, les petits groupes de conversation se multiplient. Certains évoquent les bafouillements de Frank Riester, qui a bien été obligé d’avouer sur un plateau télé que la réforme pénalisera les femmes. D’autres expriment leur solidarité avec les travailleurs qui se battent. D’autres encore rejettent cette société sans avenir : entre crever au boulot et la crise écologique, il serait temps de reprendre notre avenir en main, collectivement. On se pose aussi souvent la même question : comment convaincre ceux qui sont encore réticents qu’ils ont intérêt à se mobiliser, comment expliquer que la jeunesse a aussi son rôle à jouer dans ce mouvement ?
Pour s’organiser et décider ensemble de leur mouvement, certains lycéens ont tiré profit de la semaine écoulée pour mettre sur pied des assemblées générales. Comme à Turgot ou Hélène Boucher à Paris : on y discute de bloquer ou pas à la prochaine journée de mobilisation, des meilleurs arguments contre la réforme, de la confection des banderoles… Parfois, les équipes de différents établissements se réunissent pour convenir d’un même lieu de rendez-vous en manif, comme à Rennes. Et même là où les lycées ne sont pas bloqués, celles et ceux qui veulent se bouger cherchent à faire quelque chose. Souvent, ils se rassemblent pour rédiger leurs propres tracts, comme à Metz ou à Saint-Malo. À Blois, les lycéens rejoindront les étudiants et jeunes travailleurs en assemblée générale le 31. Des exemples à suivre et à amplifier dans les jours qui viennent. D’après Les Échos, un ministre aurait déclaré : « si les gosses sortent, on est foutus ! ». Donnons-lui raison !