Les coupes budgétaires frappent les universités. Allons chercher l’argent dans les poches du patronat !
Article du n°26 de Révolutionnaires (23 janvier 2025)
Depuis des années, le gouvernement enchaîne les coupes budgétaires dans les universités comme dans l’ensemble des services publics. Le nombre de facs déficitaires a doublé en une année, passant de 30 à 60 en 2024, soit les trois quarts des universités qui se retrouvent dans le rouge.
Ce déficit très élevé impactera autant le personnel que les étudiants. Suppressions de places en licence et en master, vagues de licenciements du côté du personnel, réductions des aides sociales, avec des licenciements d’assistantes sociales ou dans la médecine préventive, sans parler d’une forte dégradation des conditions d’études. Par exemple, l’université Grenoble-Alpes prévoit d’arrêter de chauffer les salles de cours pendant quatre ans, de fermer le centre de santé étudiante et de supprimer l’intégralité des aides sociales aux étudiants pendant sept ans, de réduire de 4 000 le nombre de places en licence et en master, tout en supprimant 1 000 emplois jeunes pendant dix ans. L’université de Rouen-Normandie prévoit de baisser les capacités d’accueil sur Parcoursup, et donc le nombre de places pour les futurs bacheliers, de fermer plusieurs sites délocalisés de l’université en réduisant son offre de formation, et de revoir à la baisse, voire de stopper la rénovation des bâtiments… À Nanterre, 30 % des moyens prévus pour les formations en licence vont être supprimés, entraînant la suppression de postes administratifs, pédagogiques et de places pour les futurs étudiants.
Les universités ne sont pas les seules à subir une « cure » d’austérité : hôpitaux, éducation, fonction publique… et licenciements dans l’industrie. Ne soyons pas dupes, l’argent existe et il coule à flot. Les actionnaires des 40 plus grandes entreprises françaises viennent d’annoncer des bénéfices records de 72,8 milliards d’euros. Le gouvernement avait adopté à l’été 2024 une loi de programmation militaire prévoyant 417 milliards d’euros pour l’armée. Prenons l’argent là où il est ! Refusons la moindre suppression de moyens à l’université. C’est une attaque contre les salariés de l’enseignement supérieur, contre tous les étudiants ainsi que tous les jeunes qui envisagent de poursuivre des études, en premier lieu ceux issus de la classe ouvrière et qui en sont de plus en plus exclus !
Il faut nous donner les moyens d’organiser la mobilisation la plus forte possible dans les universités pour exiger un financement à hauteur des besoins et qui puisse résonner avec les autres luttes potentielles contre les attaques patronales. Le NPA jeunes Révolutionnaires s’adresse aux autres organisations de jeunesse pour envisager des initiatives en ce sens.
N. V.