Les sans-facs en lutte jusqu’aux inscriptions !
Article du N°43 de Révolutionnaires (16 octobre 2025)
À peine le premier semestre entamé, que l’on nous parle déjà de l’ouverture en décembre de Parcoursup 2026, comme pour pousser vers la sortie l’édition de 2025. Pas d’accord ! Les bilans rendus publics par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche indiquent que sur près d’un million de candidats, entre 290 000 et 320 000 sont laissés sans aucune proposition d’affectation à l’université, soit 25 000 de plus que l’année dernière. Une sélection toujours plus agressive, rentrée après rentrée, inspirée par la même politique d’écarter des bancs des facs les enfants d’ouvriers et/ou issus de l’immigration, surreprésentés dans le tiers de candidats laissés sur le carreau par la plateforme. En ce qui concerne les candidats à un master, soumis depuis 2022 à la mal nommée plateforme MonMaster, le bilan est aussi désastreux.
Les gouvernements rencontrent à chaque rentrée une résistance tenace. Dans des mobilisations de « sans-facs », constitués en collectifs et soutenus par des militants syndicaux et politiques, des jeunes refusés à l’université s’organisent contre ce tri social. Depuis septembre, leur colère s’est liée à celle des jeunes et des travailleurs qui ont fait grève et ont manifesté contre les projets d’austérité budgétaire. Nombreuses et nombreux ont défilé ensemble aux cris de « Facs ouvertes aux enfants d’ouvriers, facs fermées aux intérêts privés ! ».
Les présidences d’universités, relais des politiques du patronat, ont de leur côté durci le ton. Rendez-vous avec les sans-facs refusés, surveillance et répression accrues sur les campus, refus d’étudier les dossiers sur la base d’une « égalité de traitement entre les candidats » (la mauvaise blague !), elles espèrent essouffler les mobilisations. Mais il n’en est rien, et les collectifs de sans-facs, par leurs actions et rassemblements, ont su leur rappeler qu’une université qui nie le droit à étudier, c’est une université qui doit s’attendre à voir ses conseils envahis et la solidarité s’organiser, s’afficher sur des pancartes réclamant l’inscription immédiate de tous les sans-facs.
Les sans-facs ont très bien compris que c’est l’organisation collective qui peut faire trembler dans les bureaux où l’on voterait promptement, sinon, la promesse d’un avenir de misère.
Correspondants • 14/10/2025