L’immense cri de rage du peuple grec
Dimanche 6 mai, il n’y avait pas que le deuxième tour de l’élection présidentielle en France, mais aussi les élections législatives en Grèce. Dans le contexte d’austérité extrême que subit le peuple grec, avec toujours d’avantage de coupes dans les budgets publics, de chômage et de pauvreté, ces élections donnent une indication des changements politiques considérables qui sont en cours, les plus importants depuis la chute de la dictature en 1974.
Les partis institutionnels discrédités…
Premier élément, le parti socialiste grec (PASOK) qui a mené une politique de rigueur au sein du gouvernement d’union nationale avec la droite et l’extrême droite, n’est crédité que de 13,18%. cela démontre un rejet profond de la politique qu’il a mené jusqu’à présent. Le parti de droite Nouvelle Démocratie (ND) réalise également un score très faible, bien qu’il arrive en tête, avec 18,85%.
À l’heure où nous imprimons ce journal, nous ignorons encore si les partis élus au parlement parviendront à constituer un gouvernement. La droite et le PS grec sont trop faibles pour constituer une majorité. La situation est donc marquée par une grande instabilité politique, et par une forte polarisation à gauche comme à droite.
La gauche radicale progresse… l’extrême droite aussi
Plusieurs partis de gauche profitent du discredit du PASOK. La coalition de gauche radicale SYRISA (16,78%), le Parti Communiste Grec KKE (8,48%), la Gauche Démocratique DIMAR (6,11%), ainsi que la coalition d’extrême-gauche ANTARSYA qui progresse modestement avec moins de 2%. Il s’agit d’une évolution historique.
De l’autre coté du spectre politique, il faut signaler l’arrivée au parlement avec 6,97% d’un nouveau parti d’extrême droite grec, « Aube Dorée », aux références clairement néo-nazies, dont le leader qui vient d’être élu au conseil municipal d’Athènes s’est fait remarquer en faisant un salut nazi à son arrivée au conseil.
Le combat se poursuit contre l’austérité et la Troïka
Si cette campagne électorale a marquée une pause dans les journées de mobilisations, il est probable que celles-ci se poursuivront dans les prochaines semaines. L’enjeu est qu’elles soient suffisamment puissantes pour mettre en échec les politiques d’austérité dictées par l’UE et le FMI, pour bloquer les plans d’austérité et empêcher le paiement de la dette. Cela pose immédiatement la question du pouvoir, de qui dirige la société.
À l’hôpital de Kilkis, les salariés occupent leur lieu de travail et donnent des soins gratuits. Dans certains quartiers et villages, des comités d’habitants ont fait leur apparition. Ces embryons de contre-pouvoir et d’auto-organisation indiquent la voie à suivre pour résister face à l’offensive de la Troïka, pour faire tourner les entreprises sans les patrons et répondre aux besoins de la population.