Loi anti-immigrés du gouvernement : avec ou sans papiers, tous les travailleurs ont les mêmes intérêts !
Mettre la pression à une des parties les plus exploitées de la main d’œuvre, les travailleurs sans papiers, tout en favorisant le racisme, tel est l’objectif du nouveau projet de loi immigration, présenté par le gouvernement et chapeauté par le patronat.
Une attaque xénophobe à l’assemblée : un racisme décomplexé
« Qu’il(s) retourne(nt) en Afrique » Voici la phrase prononcée par le député RN Grégoire de Fournas à l’Assemblée nationale il y a quelques jours. Sa défense a été de dire qu’il ne visait pas le député LFI qui avait la parole mais les migrants coincés en mer dont ce dernier parlait. Comme si cela changeait quoi que ce soit au caractère raciste de ses propos ! L’Assemblée nationale a prononcé la peine la plus lourde qu’elle pouvait contre lui, quinze jours de mise à pied, une retenue sur son indemnité de parlementaire… et c’est tout ? Dans quelques semaines, il reviendra vomir ses horreurs dans l’hémicycle, et en attendant, il le fait sur les plateaux des chaînes d’infos.
Un gouvernement xénophobe qui ouvre la voie à l’extrême-droite
Cet épisode a permis à la majorité et à la droite de se racheter un brevet d’antiracisme à pas cher. L’hypocrisie est de taille, quand on sait que tous les gouvernements successifs, de gauche y compris, ont fait la guerre aux sans-papiers.
Quant au gouvernement de Macron, il avait déjà pondu la loi Asile et immigration, votée en 2018. Celle-ci a augmenté la durée de rétention des étrangers expulsables et a compliqué l’accès à l’asile. Cette loi, comme toutes les autres lois répressives, vise à rendre la vie des migrants toujours plus difficile.
Mais ce n’est pas fini ! Le gouvernement promet une nouvelle loi pour début 2023. Il promet d’augmenter le nombre d’expulsions et de renforcer le contrôle des étrangers sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français). Darmanin, le ministre de l’Intérieur, veut leur rendre « la vie impossible ». Sacré clin d’œil à l’extrême droite et à son instrumentalisation du meurtre de la jeune Lola.
Travailleurs immigrés : mêmes patrons, même combat !
L’exécutif veut également créer une distinction entre les « bons », les « gentils » qui travailleraient, et les « mauvais », les « méchants » délinquants. D’un côté, la reprise d’un des fantasmes de l’extrême-droite sur le lien entre immigration et délinquance, d’un autre côté, un soi-disant vernis social qui craque déjà. Car parmi les travailleurs sans-papiers qui bossent dans des secteurs où la main d’œuvre manque, les seuls dignes de la considération de ce gouvernement au service des patrons, combien sont également victimes d’une OQTF et susceptibles de tomber entre les griffes des flics de Darmanin ?
Dans un contexte où plusieurs secteurs d’activité sont en sous-effectif, parce que les salaires déjà bas augmentent moins vite que l’inflation et que les conditions de travail sont déplorables, les patrons voudraient pouvoir y exploiter plus facilement les travailleurs sans-papiers tout en maintenant la pression sur eux. Voilà le sens de la nouvelle loi du gouvernement.
Quelques exemples. Un viticulteur bordelais, par exemple le député RN Grégoire de Fournas, pourrait exploiter plus facilement que ce qu’il ne fait déjà des ouvriers agricoles de toutes nationalités. Idem dans les restaurants, sur les chantiers… Idem du côté des assistantes maternelles, un autre métier en tension. C’est étrange d’ailleurs, puisqu’à en croire le ministre des solidarités, « elles gagnent un smic par enfant gardé ». Mais si elles gagnaient réellement ce salaire, ce serait l’émeute pour accéder à ces postes !
L’objectif de cette nouvelle loi est d’accroitre l’exploitation d’une partie des travailleurs et, en renforçant les divisions racistes entre eux, de les exploiter tous davantage. Mais plus les travailleurs sont nombreux, plus ils peuvent résister tous ensemble à leurs exploiteurs. La classe ouvrière n’a pas de frontières, il faut donc abolir toutes les barrières que la bourgeoisie installe et maintient en son sein. Régularisation de toutes et tous les sans-papiers ! Liberté de circulation et d’installation !