Loi contre l’antisémitisme. Une loi qui ne combat en rien les discriminations… mais qui facilite la répression des étudiants

Article du N°34 de Révolutionnaires (15 mai 2025)

Mercredi 7 mai, l’Assemblée nationale a voté la loi « contre l’antisémitisme, le racisme, les discriminations, les violences et la haine dans l’enseignement supérieur ».

Il ne faut pas se laisser tromper par ce nom ! Ce texte de loi vise à faciliter la répression disciplinaire sur les étudiants. Il crée de nouveaux motifs pour sanctionner, en laissant également une interprétation très large de ce qu’est une faute disciplinaire – y compris pour des faits hors établissement. De plus, cette loi crée une nouvelle juridiction disciplinaire au niveau des académies qui sera dirigée par le rectorat et avec une composition qui lui permet de décider plus facilement des sanctions. Ce qui n’était pas toujours le cas des sections disciplinaires actuellement existantes car celles-ci, composées exclusivement d’élus profs et étudiants de l’établissement concerné, avaient tendance à être plus souples que ce que pourrait être une majorité acquise au recteur !

La loi reprend à son compte les « formes renouvelées de l’antisémitisme » définies par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste, qui lient toute critique de l’État d’Israël (et donc de sa politique) avec la haine des Juifs(!). Rien de surprenant de la part de ceux qui, depuis des mois, nous expliquent que la lutte de solidarité avec le peuple palestinien et contre la colonisation, c’est de l’antisémitisme. Les mêmes qui veulent interdire Urgence Palestine interdisent les manifs et poursuivent des militants. Cette loi – votée par le PS et les Écologistes – multiplie les moyens de l’État pour réprimer la lutte de solidarité avec la Palestine, ou dégager des facs n’importe quel militant qui gênerait les présidences et le gouvernement. Nous devons lutter pour son abrogation !

Barth RUZ • 13/05/2025