
Mort d’un stagiaire de 15 ans : l’exploitation tue et elle n’épargne personne
Article du N°37 de Révolutionnaires (26 juin 2025)
Le 18 juin, un élève de seconde de Saint-Lô (Manche) en « stage d’observation » a été victime d’un accident mortel. Depuis avril, cela fait donc trois jeunes d’à peine 18 ans morts au travail, deux stagiaires et un apprenti. La CGT de l’Éducation nationale et le Snes ont dénoncé, à juste titre, ces stages de seconde dont tout le monde sait qu’ils n’ont été créés que pour « occuper » les élèves au mois de juin.
Mais, depuis des années, le temps passé en stage dans le cadre de la scolarité ne fait qu’augmenter, afin de « découvrir le monde de l’entreprise » – comme si les jeunes d’aujourd’hui pouvaient, dans cette société, échapper à ce « monde » qui n’a rien d’enviable ! Dans les lycées professionnels, les stages, plus nombreux, visent à accréditer cette idée stupide que « l’entreprise » serait un lieu de formation… Or les jeunes issus des classes populaires sont plutôt transformés en une main-d’œuvre gratuite ou quasi gratuite. Et se retrouvent à travailler dans des secteurs dangereux.
On en parle beaucoup parce qu’il est effectivement révoltant de mourir à quinze ans. Mais ce qui est tout aussi révoltant, c’est de mourir au travail : en 20 ans, la Sécurité sociale a répertorié plus de 21 000 décès et 13 millions de blessés liés au travail. Sans parler de certaines maladies chroniques, conséquences évitables du travail, mais pas de l’exploitation.
Les personnes de moins de 25 ans sont d’autant plus touchées qu’elles ne sont pas traitées avec le soin imposé par leur âge. Ce qui fait qu’elles ont 2,5 fois plus de risque que le reste de la population de subir un accident sur leur lieu de travail.
Jeune ou moins jeune, personne ne doit mourir au travail.