Newsletter du NPA Jeunes du 17 janvier 2022

L’actualité de la semaine

Éducation nationale : le gouvernement ravale sa salive mais les problèmes demeurent

La grève des personnels de l’Éducation nationale jeudi 13 janvier a marqué la semaine. Par son ampleur, 75% de grévistes dans le primaire et 40% dans le secondaire, un peu moins que le 5 décembre 2019 contre la réforme des retraites, et par le changement de ton du gouvernement. Exit Blanquer et ses petites phrases dédaigneuses auxquelles les cortèges ont répondu (« On ne fait pas grève contre un virus » a dit le ministre, mais le virus, c’est Blanquer !). Castex a reçu le soir même l’intersyndicale qui s’est montrée très satisfaite d’être ainsi prise en considération par le gouvernement.

Le gouvernement a promis de fournir aux enseignants des masques chirurgicaux (et pas pour les autres ?), d’annuler les évaluations prévues en primaire et de discuter quant au report des épreuves de spécialité au bac. Autant dire que tous les problèmes de fond mis en lumière par bientôt deux ans de crise sanitaire demeurent : manque de personnel (enseignant ou non), manque de locaux, salaires gelés. En 2022, 440 postes d’enseignants devraient être supprimés dans le secondaire et dans le primaire, aucune création n’est prévue. Blanquer en est à 7900 suppressions dans le second degré depuis 2017. Dans le primaire, on se souvient du « CP à 12 » qui a été réalisé… à moyens constants, c’est-à-dire sans embauches supplémentaires, donc en surchargeant les classes d’autres niveaux.

La situation dans l’éducation peut faire penser à ce qu’il se passe dans les hôpitaux, en vérité dans tous les services utiles à la population : manque de moyens et de personnel, salaires gelés et conditions de travail rendues difficiles qui génèrent des démissions (le taux de démissions des profs stagiaires a explosé). Plus de moyens pour l’école et l’hôpital ! Des embauches et des augmentations de salaires !

Le 27 janvier, tous dans la rue pour des augmentations de salaires !

Le 27 janvier, jour de grève interprofessionnelle pour des augmentations de salaires, approche. Cette semaine, la grève a éclaté dans deux grosses entreprises : Air Liquide et Dassault Aviation. Chez Dassault, la direction a proposé 1,8% d’augmentation pour les ouvriers (38€ par mois selon la CGT) si on ne tient pas compte des augmentations individuelles à la tête du client. Chez Air Liquide, la direction n’a même pas consenti d’augmentations générales, seulement des augmentations individuelles.

C’était pourtant un Geoffroy Roux de Bézieux quasiment rassasié qui disait le 6 janvier sur France Inter : « On sort d’une bonne année 2021 pour les entreprises, et comme il y a eu deux ans de vaches maigres, il y aura des augmentations de salaires. ». Par exemple chez Air Liquide : un résultat net 2021 de 2,5 milliards d’euros en 2021, 200 millions de plus qu’en 2019 ! Tous les prix augmentent (encore cette semaine le carburant) et quand les patrons proposent des augmentations, elles sont en dessous de l’inflation officielle (2,8%), elle-même en dessous de la hausse réelle des prix. 400€ pour tous, pas un salaire en dessous de 2000€, voilà ce qu’il faut !

Macron et l’université : une « transformation systématique » pour renforcer le tri social

L’intervention de Macron jeudi dernier devant la conférence des présidents d’université a fait réagir dans les milieux militants de l’enseignement supérieur. « On ne pourra pas rester durablement dans un système où, l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants ». C’est la promesse d’une augmentation des frais d’inscription, dans la droite ligne de « Bienvenue en France », le projet par lequel le gouvernement avait déjà, en 2018, augmenté les frais pour les étudiants extra-européens : 2770€ pour une licence, 3770€ pour un master.

Augmenter les frais d’inscription, c’est rajouter une barrière à l’entrée de l’enseignement supérieur et donc renforcer le tri social pratiqué par l’ensemble du système éducatif dans cette société capitaliste (on se souvient de Parcoursup et de la réforme du bac qui allait avec). Macron est cohérent : il promet de rendre l’université plus « professionnalisante ». Pourquoi pas dans l’idée, sauf qu’on sait très bien ce que la « professionnalisation » veut dire. Pour les gosses de riches, des études longues avec un accès large à la culture générale, pour les enfants des travailleurs, des formations courtes qui favorisent l’exploitabilité immédiate par les patrons plutôt que le développement de l’esprit critique.

Les inégalités dans le monde empirent

Le dernier rapport sur les inégalités dans le monde d’Oxfam vient de sortir. La fortune des milliardaires a plus augmenté en 19 mois de pandémie qu’au cours de toute la dernière décennie. Depuis le début de la crise sanitaire, le monde compte un nouveau milliardaire toutes les 26 heures, alors que 160 millions de personnes sont tombées dans la pauvreté (soit 3 par seconde environ).

En France, de mars 2020 à octobre 2021, la fortune des milliardaires a augmenté de 86 %. Et avec les 236 milliards supplémentaires engrangés en 19 mois par les milliardaires français, on pourrait quadrupler le budget de l’hôpital public ou distribuer un chèque de 3 500 euros à chaque habitant…

La campagne Poutou 2022

Rouen : beau succès pour le meeting

A Rouen où un meeting de campagne était organisé lundi 17 janvier, le comité jeunes de la ville a organisé plusieurs activités pour préparer l’échéance, en lien avec les autres comités de la ville. A Rouen le comité jeunes compte 8 camarades, sa taille a doublé depuis la rentrée, il milite sur les différents campus universitaires de Rouen, deux lycées et participe à organiser avec d’autres camarades du NPA une diffusion de tracts régulière aux ateliers de la SNCF.

Pour préparer le meeting de lundi, les camarades ont intensifié leurs activités, des affiches ont été collées, des tracts d’appel au meeting ont été distribués sur plusieurs lycées, sur les facs aussi malgré une présence étudiante moindre en période d’examens, à noter que l’accueil a été particulièrement bon sur la fac de sciences avec une sympathie exprimée spontanément pour Philippe Poutou et nos idées par plusieurs étudiants rencontrés. Avec l’aide de camarades parisiens venus à Rouen quelques jours, des tracts ont été distribués aux ateliers SNCF, mais aussi à la cantine de la gare, au centre de tri postal, au dépôt de bus de Deux Rivières ou encore au CHU. Des camarades d’un comité de la ville ont aussi organisé la diffusion régulière à l’usine Renault de Cléon et en ont profité pour appeler au meeting.

Le meeting a réuni plus de 300 personnes, dont une bonne part de jeunes que nos camarades ne connaissaient pas. Les interventions d’un camarade jeune et d’une camarade enseignante ont précédé l’intervention de notre candidat Philippe Poutou. Avant le meeting une rencontre a été organisé par le comité jeunes entre une vingtaine de jeunes et Philippe Poutou, l’occasion d’un échange sur le sens de cette candidature ouvrière et révolutionnaire.

La campagne Poutou ailleurs…

Strasbourg. Depuis le meeting du 30 novembre qui avait rassemblé environ 500 personnes, dont beaucoup de jeunes, la campagne bat son plein, organisée par un comité dont les réunions regroupent une grosse vingtaine de personnes. Chaque comité commence avec une discussion politique sur les problèmes du moment (situation des migrants début décembre, essor de l’extrême-droite, vague de grève pour des augmentations de salaires dans les entreprises), histoire de se donner des arguments pour pouvoir mener les activités qui sont discutées dans une deuxième partie de comité et qui sont structurées par les différents terrains d’intervention (université, Sciences Po, École des Arts du Rhin, lycées). À noter que sept tournées ont été organisées pour aller chercher des parrainages de maires. La prochaine échéance organisée par le comité est une réunion publique prévue le 21 janvier sur les révolutionnaires et les élections.

Lille. Un comité jeune de soutien à Philippe Poutou a été lancé dans la foulée du meeting à la fac début décembre. Ce comité réunit entre 15 et 20 personnes autour d’une discussion d’actualité et d’activités de campagne (diffusions de tracts sur la fac ou devant les entreprises, collages d’affiches, etc.).

Le dernier comité du 14 janvier a réuni 16 personnes. La discussion portait sur les grèves dans les transports et sur la question des salaires, avec la perspective de la journée de grève du 27 janvier. D’ici là des distributions de tracts vont être organisés à l’hôpital en plus des activités habituelles sur la fac.

Bordeaux. Des réunions politiques hebdomadaires réunissant une quinzaine de jeunes sont organisés par le comité NPA jeunes local. Ces réunions abordant différents sujets d’actualité ou d’histoire du mouvement ouvrier sont l’occasion de faire le point sur la campagne Poutou et d’y proposer des activités. Les jeunes qui s’y réunissent ont d’ailleurs organisés une journée de recherche de parrainages de maires pour Philippe Poutou le samedi 15 janvier, l’occasion de se retrouver tous ensemble tout en menant cette activité nécessaire. Un meeting avec Philippe Poutou est prévu le 27 janvier, le même jour de la manifestation pour les salaires à l’occasion de laquelle notre candidat défilera dans le cortège bordelais. Ce meeting sera l’occasion de proposer aux jeunes sensibles à nos idées et à la candidature de Philippe de se joindre à nous pour préparer cette échéance.

Saint-Denis. Une réunion de lancement d’un comité de soutien à Philippe Poutou s’est tenue lundi 17 janvier sur la fac.

Rennes. Lancement d’un comité de soutien à Philippe Poutou mardi 18 janvier grâce aux rencontres faites au meeting en décembre.

Nantes. Lancement d’un comité de jeunes en soutien à Poutou mercredi 19 janvier sur la fac.

Agenda de la campagne

Notre candidat et nos porte-paroles

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Un passage de Philippe Poutou sur France Bleu Rouen avant le meeting du 17 janvier : https://poutou2022.org/node/223