Provocation policière, bureaucratie et solidarité à Bordeaux : retour sur la manif du jeudi 19 mai
Jeudi dernier ce sont plus de 10 000 personnes qui ont battu le pavé dans les rues bordelaise, à titre de comparaison la plus grosse manif que la ville ait connu depuis le début du mouvement cumulait autour de 18 000 personnes . La manif de jeudi dernier tapait donc dans la fourchette haute en nombre de manifestant-e-s. Un élément significatif était la présence de nombreux cortèges de grévistes comme les Fords, les dockers, les cheminots, les transporteurs, les métallos, les profs et bien d’autres. Le trajet officiel de la manif était censé s’arrêter à la Préfecture,pourtant tous le monde savait qu’un si petit trajet ne suffirait pas à la foule pour manifester sont mécontentement, la CGT avait déposé le retour jusqu’à République par mesure de sécurité.
Tous se déroulait dans le calme, malgré les provocations de la bac en amont de la manif (fouille arbitraire et racket de lycéens) et pendant la manif où les baceux roulaient des mécaniques en colonnes à 2 mètres du cortège « jeunes » qui regroupait plusieurs centaines de personnes. A l’approche de la préfecture la manifestation passa sous un tunnel, à peine le cortège jeunes rentrée nous avons pu voire deux colonnes de brigade d’intervention fermer instantanément le tunnel, nassant ainsi les 500 personnes qui se trouvaient au niveau du cortège jeunes ainsi que les camarades de la CNT qui suivaient avec leur camion. Très rapidement, les flics ont commencer à gazer la foule pacifique à la bombe et à jeter des grenades sur des centaines de personnes dans un lieu quasi clôt.Des œufs remplis de peinture on volaient sur les brigades d’intervention en guise de réaction. L’objectif des autorités était clair, créer la confrontation pour décrédibiliser la manifestation et diviser les manifestant-e-s entre jeunes et syndicalistes. Au même moment un événement surréaliste se produisit, le SO renforcé de la CGT composé d’une quarantaine de personnes se mit alors à empêcher les manifestant-e-s de leur propre cortège de retourner en arrière pour soutenir les « jeunes ». Le carré de tête de l’intersyndicale alla s’échouer à la Préfecture tandis que de nombreux syndiqué-e-s, en particulier de Solidaires et de la FSU mais aussi des éléments combatifs de la CGT, retournaient en arrière pour mettre une lourde pression sur les policiers qui ont fini par céder en libérant le cortège « jeunes » quelques dizaines de minutes après le début du nassage.
Loin de réussir à nous diviser, la préfecture nous a fourni une occasion de resserrer nos rangs entre les syndicalistes combatifs et les jeunes.
Néanmoins la police a procédé à des arrestations à la fin de la manif. La coordination lycéenne de Bordeaux a saisie l’IGPN.