

Refusons la mise au pas des universités réalisée pour le patronat
Article du N°44 de Révolutionnaires (30 octobre 2025)
Nous en parlons depuis la rentrée : dans plusieurs villes en France, des jeunes « sans facs » s’organisent en collectifs pour lutter contre la sélection et pour obtenir une place. Cette sélection exclut des bancs de l’université de plus en plus d’enfants d’immigrés, d’ouvriers pour répondre aux besoins du patronat qui cherche toujours une main-d’œuvre peu coûteuse et corvéable.
Pétitions, rassemblements, délégations de masse, interventions dans les cours, etc. : depuis plusieurs mois, les collectifs de « sans-facs », soutenus par des organisations syndicales et politiques, notamment l’Unef, se battent pour obtenir des inscriptions de leurs présidents d’université, qui appliquent les mesures les plus indignes de tri social.
Ces mobilisations sont passées à la vitesse supérieure ces deux dernières semaines : les 15 et 16 octobre, les sans-facs ont envahi ou occupé les bureaux et bâtiments des présidences de Lille, Grenoble, et Nanterre, ainsi que la cour du campus à Lyon 2.
À Nanterre le 16 et à Lyon 2, où les sans-facs ont réoccupé les 22 et 23 octobre, les présidentes de fac, Mmes Rolland-Diamond et Von Bueltzingsloewen, ont fait appel aux CRS pour réprimer les occupations. Les collectifs ont répondu avec encore plus de détermination. À Nanterre encore, le lundi 20, un rassemblement en soutien aux sans-facs a rassemblé plus de 250 personnes. Jeudi 23, le collectif s’est réintroduit dans le hall du bâtiment de la présidence, pour exiger qu’un rendez-vous soit donné. Il a été obtenu, alors que la présidente refuse toute négociation depuis des années.

Malgré ces tentatives scandaleuses de bâillonner la mobilisation, les sans-facs sont largement soutenus et ils parviennent à arracher des inscriptions, comme à Lille où une vingtaine de personnes recensées par l’Unef ont fini par obtenir une inscription.
Si les présidences d’université refusent autant de négocier, ce n’est pas par manque de place. C’est parce qu’elles ont peur que les collectifs fassent la démonstration que, quand on lutte, on peut gagner. Alors que les attaques du patronat contre les travailleurs et la jeunesse pleuvent (suppression des APL pour les étudiants étrangers hors Union européenne non boursiers, poursuite des coupes budgétaires, débats pour augmenter les frais d’inscription, etc.), il faudrait une riposte d’ampleur. Les collectifs de sans-facs, qui luttent concrètement contre l’austérité dans leurs facs, montrent la voie et sont des points d’appuis à suivre.
Alix Durant et Jules Etienne
A lire : Interview de Fatou et Marie-Ève, étudiantes sans-facs, membres du collectif des sans-facs de Nanterre https://npa-jeunes-revolutionnaires.org/interview-la-lutte-des-sans-facs-cest-une-lutte-contre-les-coupes-budgetaires-menees-par-letat/
