

Retour sur l’expérience des luttes de sans fac en France: des bilans pour nos prochaines luttes !
Article du N°45 de l’Etincelle Anticapitaliste (Novembre 2015) [Page 7]
La rentrée universitaire a été marquée par une multiplication des refus d’inscription, un recensement syndical a fait état de 7000 « sans-facs » partout en France. Cette situation résulte de la mise en place de quotas à l’entrée d’un grand nombre de filières pour répondre aux baisses de budgets, alors que le nombre d’étudiants est en hausse avec l’arrivée des générations du babyboom des années 90 et 2000. Face à cette situation, des mobilisations d’étudiants « sans-facs » ont eu lieu dans beaucoup d’universités comme à Nanterre, Paris 1, Toulouse Le Mirail ou Lille 3 pour
imposer le droit à l’éducation pour tous.
Les « sans-facs » ripostent !
A Nanterre, dès le mois de juillet, une assemblée générale a réuni une cinquantaine d’étudiants refusés d’inscription qui se sont ensuite dirigés sous les fenêtres de la direction en chantant : « étudier est un droit et pas un privilège ». En septembre, la lutte a repris et s’est propagée dans d’autres universités, comme à Lille 3, où il n’y avait pas eu de mobilisation de « sans-facs » depuis plusieurs années. Mais avec l’aide de militants syndicaux combatifs, un groupe de « sans-facs » a réussi à organiser deux manifestations dans l’université qui ont réuni une cinquantaine de personnes. A Paris 1, un noyau militant d’une vingtaine d’étudiants s’est aussi réuni et a organisé collages, prises de paroles et rassemblements pour imposer leurs inscriptions.
Regrouper les noyaux mobilisés et chercher à étendre la mobilisation.
Face à l’attitude intransigeante des universités qui n’ont accepté que quelques dossiers au comptegouttes, les étudiants mobilisés ont cherché à frapper plus fort pour imposer leur inscription. Les assemblées générales de sans-facs à Paris 1 et Nanterre se sont regroupées dans une manifestation commune devant le ministère de l’enseignement supérieur pour additionner leurs forces. Cette initiative a permis de poser la question du regroupement des noyaux mobilisés en région parisienne, même si elle a sans doute été appelée trop tard pour mobiliser massivement. Il faut aussi noter l’attitude désastreuse de la direction de l’UNEF qui a refusé de soutenir le rassemblement appelé par les étudiants auto-organisés, pour finalement appeler à son propre rassemblement une semaine plus tard. Les sans-facs de Lille 3 ont eu une politique volontariste en direction des étudiants déjà inscrits en cherchant à élargir leurs revendications à la question des TDs surchargés.
Les sans facs montrent le chemin à suivre.
Le bilan de ces mobilisations est positif : dans certaines facs comme à Toulouse le Mirail, la direction a été obligée d’inscrire pratiquement l’ensemble des étudiants mobilisés, par peur de contagion de la révolte. Ailleurs, les sans-facs ont montré que face aux attaques du gouvernement, les étudiants devaient réagir. Il faut maintenant suivre leur exemple pour refuser la dégradation de nos conditions d’étude, les TDs surchargés, les fermetures de filières etc…
Mathias Dhelil (Lille)
