Sélection à l’université : La lutte pour le droit à étudier continue !

Article du N°37 de Révolutionnaires (26 juin 2025)

Comme chaque année depuis sa mise en place en 2018, l’annonce des premiers résultats de Parcoursup (la plateforme de sélection à l’entrée de l’université) génère nombre de réactions sur les réseaux et de la colère dans la jeunesse. Une colère légitime face à un véritable tri social et raciste accentué à chaque rentrée par le gouvernement, laissant plus d’un tiers des candidats – 295 000 en 2024 (280 000 en 2023) – sans aucune option de poursuite d’études ! Plusieurs centaines de milliers de jeunes sortis du lycée, privés de faire les études de leur choix, car ils ne viennent pas du bon quartier, de la bonne famille ou de la bonne nationalité ! Et cette sélection s’applique également à la sortie de la licence avec la plateforme MonMaster. L’an dernier, 37 % des candidats n’ont pas eu de place en master.

S’organiser pour lutter

Face aux projets du ministère d’exclure encore plus les enfants d’ouvriers ou issus de l’immigration des études supérieures, des équipes militantes et syndicales prennent dans plusieurs universités la question de la lutte contre cette sélection à bras-le-corps.

Chaque année, les mobilisations des collectifs de sans-facs ont permis d’arracher des inscriptions aux présidences des facs. Déjà, on voit fleurir à Lyon, à Lille, à Nanterre, Grenoble ou encore à Metz des permanences de recensement des cas de « sans-facs », dans l’objectif de les recenser, les regrouper en vue de faire des recours collectifs et d’organiser la mobilisation pour exiger une place dans la filière de leur choix. Car il est possible de contester les refus. Ces sections syndicales prévoient d’ores et déjà des actions et des assemblées générales ouvertes aux sans-facs et à leurs soutiens en juillet pour commencer à organiser la mobilisation. Cette question s’inscrit dans le contexte de lutte contre les coupes de budget dans les universités, contre lesquelles une journée de grève étudiante est déjà prévue à la rentrée.

Et pour cause, ces offensives du gouvernement contre les étudiantes et les étudiants ont comme objectif de faire des économies dans le budget des facs en réduisant le nombre de jeunes qui peuvent accéder aux études supérieures, d’adapter les formations aux intérêts du patronat et favoriser l’enseignement privé. Ce dernier s’est construit en profitant du renforcement de la sélection dans le public : de 2010 à 2022 le nombre d’étudiants dans le privé a grossi de 72 % contre 10 % dans le public.

Cet état de fait délétère s’inscrit dans la guerre sociale que mène le gouvernement tant à la santé qu’à l’enseignement, réduisant les financements des services publics. Concrètement, dans les universités, entre 2008 et 2024, si le nombre d’étudiants a augmenté de 31 %, le budget de l’enseignement supérieur n’a progressé que de 4 % : le budget par étudiant a baissé de 20 %. En parallèle, le budget de la défense progresse… de 7 % par an en moyenne depuis 2017, selon le ministère des Armées.

Pendant que Philippe Baptiste (ministre de l’ESR) est occupé à se pavaner au salon du Bourget, et que les présidences de fac se lancent dans des chasses aux sorcières ubuesques contre les militants qui combattent les politiques de casse du service public, les étudiants s’organisent pour une fac ouverte aux enfants d’ouvriers. Le NPA-Révolutionnaires apporte son soutien aux sans-facs qui se battent pour leurs droits ! Face aux attaques que prépare ce gouvernement, il est nécessaire d’organiser une force contre l’État et l’ensemble de ses relais !

Benjamin Palka • 24/06/2025