
Une bataille nationale contre le gouvernement !
Article du dossier du N°31 de l’Etincelle Anticapitaliste (septembre/octobre 2013)
Le service public de l’Enseignement supérieur connaît depuis plusieurs années des attaques sans précédent menées par les gouvernements de droite comme de gauche. De la LRU sous Sarkozy à la réforme Fioraso qui est en train de se mettre en place, les réformes universitaires s’enchaînent. Elles entraînent la destruction progressive du service public de l’Enseignement supérieur, avec des conséquences directes pour nos conditions d’études, sur la qualité de nos diplômes (de plus en plus dégradés, individualisés…) et sur le financement des universités. La loi LRU, en mettant en place l’autonomie financière des établissements, a entraîné des problèmes budgétaires pour toutes les universités.
Des résistances victorieuses mais ponctuelles
Les conséquences de l’austérité ne sont pas exactement les mêmes dans toutes les facs, et pas toujours de la même ampleur. Certaines universités ne sont pas (encore) en déficit à proprement parler, quand l’université de Strasbourg accuse un manque de 20 millions d’euros et celle à Nantes un trou de presque 10 millions d’euros.
Les choix des administrations face aux problèmes budgétaires ne sont pas non plus toujours les mêmes : coupures du chauffage dans les amphis, profs non remplacés, salles surchargées, sélection à l’entrée de l’université… Chacune a sa recette !
Pour répondre à ces attaques les étudiants tentent de se mobiliser en organisant des réunions d’information ou des rassemblements un peu partout en France. À Rennes, pour faire face à la pénurie budgétaire, l’administration voulait organiser des examens par tirage au sort pour des L3. Les étudiants n’auraient passé qu’une partie de leurs partiels ! Cette décision a été bloquée par les étudiants de la promo concernée, qui ont organisé plusieurs rassemblements de protestation.
Au Mans, plusieurs étudiants ont été sélectionnés de manière illégale à l’entréedel’université. Ilsontfinalement pu être inscrits après l’organisation de plusieurs rassemblements devant l’UFR concernée et devant le conseil d’administration.
Ces mouvements restent insuffisant pour arrêter l’offensive du gouvernement. Les étudiants restent encore peu nombreux à se mobiliser et à s’organiser collectivement. Les réponses apportées le sont uniquement fac par fac, car il n’y a rien d’évident à voir la cohérence globale de ces attaques à l’échelle nationale.
Dénoncer une logique globale
Derrière les restrictions budgétaires, mais aussi toutes les réformes que mettent en place les gouvernements, se cache la volonté de baisser le niveau de nos diplômes, d’individualiser nos parcours, bref, que les entreprises puissent bénéficier d’une main d’œuvre de plus en plus précaire, corvéable à merci.
Notre objectif pour mettre fin aux reculs, c’est bien évidemment de continuer à mener des bagarres dans toutes les facs contre les conséquences de l’austérité et contre les nouvelles réformes qui vont être mises en place. Nous devons chercher à organiser des rassemblements, des assemblées générales avec les étudiants, pour défendre nos droits face à des attaques concrètes.
Chaque petite victoire que nous obtiendrons servira également à prouver qu’il est possible de gagner, c’est aussi une manière de redonner confiance à notre milieu, de démontrer que rien n’est impossible en établissant un rapport de force.
Mais nous devons chercher à aller plus loin. Il ne faut pas nous contenter des luttes locales. Il fait chercher à les coordonner pour construire une riposte nationale. Sans un vrai coup d’arrêt à la politique du gouvernement, nous ne pourrons plus faire face à terme aux attaques locales. Empêcher la sélection d’un étudiant en L1 dans une fac est une avancée. Mais dans le cadre de l’autonomie des universités et de la privatisation de l’Enseignement supérieur, les problèmes reviendront plus fort chaque année et d’autres étudiants en subiront les conséquences.
Il faut montrer que les attaques sont les mêmes partout et que la seule réponse sera dans mouvement global, aussi coordonné à l’échelle nationale que le sont le gouvernement et les présidences d’universités.
Chloé (Comité jeunes Le Mans)
