
Université Rouen-Pasteur : Pour combattre le racisme à la fac, ne comptons que sur nos luttes
Article du N°32 de Révolutionnaires (17 mars 2025)
Depuis plusieurs semaines, la lutte se poursuit au campus Pasteur de Rouen, suite à la tentative de suicide d’un étudiant harcelé par un enseignant raciste.
Pas de solutions du côté des institutions
Après avoir rassemblé des centaines d’étudiants au début du mouvement, les dernières assemblées générales ont oscillé autour d’une centaine de participants. Cette diminution de la présence en AG s’explique, entre autres, par l’approche des vacances et des examens partiels. Ce qui ne doit pas encourager à chercher des raccourcis dans la lutte, ni à se replier sur des solutions institutionnelles, comme la recherche des moyens d’action en justice ou l’appui de députés, notamment ceux du PS. Leur parti a mené les pires politiques racistes quand il était au pouvoir. Récemment, c’est la municipalité parisienne qui a demandé l’expulsion de la Gaîté-Lyrique. Ni la justice ni l’État bourgeois ne sont des points d’appui contre le racisme systémique, comme le rappelle le soutien de la présidence de l’université à son enseignant. Même une victoire ponctuelle – le renvoi du prof raciste – ne pourra être obtenue que par la lutte et par la pression exercée par la force du nombre.
Le racisme est systémique, attaquons le système
Les étudiants qui restent mobilisés sont déterminés et sont devenus de véritables militants du mouvement. Alors qu’au début les AG peinaient à faire appliquer les décisions qui y étaient prises, les laissant aux soins d’individus non mandatés, les étudiants n’hésitent plus désormais à se réunir en commissions pour mettre en application les décisions. La mobilisation commence à s’étendre. Elle touche maintenant des étudiants d’autres campus, comme celui de médecine, tout en tissant un lien étroit avec les jeunes mineurs isolés – victimes criantes du racisme de cette société pourrie. Après tout, le racisme ne s’arrête pas aux frontières de Pasteur !
C’est par ces chemins que la lutte pourra continuer à vivre et triompher, sans s’arrêter au cadre étriqué du droit bourgeois et des murs de l’université, en se liant à tous les éléments du combat antiraciste là où il existe. Il n’est pas de meilleur moyen de combattre le racisme dans les facs que de s’y opposer dans toute la société.
Andréa Clau