
Vague de chaleur en France, incendies en Grèce : Notre planète brûle pour leurs profits
Article du N°37 de Révolutionnaires (26 juin 2025)
Ça y est, en pleine vague de chaleur européenne, un groupe d’anciens chercheurs du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) affirme qu’il est désormais impossible d’atteindre le but fixé lors de la COP21 de freiner le dérèglement climatique à 1,5 °C. Cela signifie une multiplication des canicules, des méga-feux, des tempêtes, sécheresses, inondations et déplacements meurtriers de population (500 millions de réfugiés climatiques d’ici 2050). Et la machine s’emballe, alors que les émissions de gaz à effet de serre ont atteint des records en 2023.
Les rapports des scientifiques et les signaux d’alarme ne datent pas d’aujourd’hui, mais les gouvernements et industriels prouvent tous les jours depuis des années leur incapacité à faire face au problème. En 2019, alors que les mobilisations de jeunesse Fridays for Future parcouraient l’Europe, le gouvernement français a monté une convention citoyenne pour le climat, servant d’écran de fumée pour donner l’illusion de se préoccuper de l’écologie tout en limitant les mesures restrictives pour les industriels.
Deux ans plus tard, Macron chantait les louanges des accords de Paris, signés lors de la COP21, dont aucun des objectifs n’a été atteint. Y compris par la France, dont le ministre de l’Industrie et de l’Énergie se préoccupe moins d’écologie que des profits du patronat français, en donnant à « l’industrie lourde la possibilité de produire en France, sans relâcher dans l’atmosphère le carbone qu’elle produit inévitablement ». En bref : laisser les exploiteurs polluer sans vergogne, du moment qu’ils enfouissent ou exportent leurs déchets à l’autre bout de la planète. Comme si le dérèglement climatique s’arrêtait aux frontières !
L’extrême droite vole elle aussi au secours des pauvres patrons martyrisés par le peu de normes écologistes existantes : suppression des mesures anti-greenwashing, attaques contre le solaire et l’éolien, etc. La diffusion des discours climato-sceptiques vise à briser le consensus scientifique et à passer en force, à la manière de Trump et son « drill, baby, drill », afin de maintenir et renforcer les profits liés à la production et consommation d’hydrocarbures.
En face des discours réactionnaires, certains industriels maintiennent leur volonté de « passer au vert »… Ainsi, le secteur chinois des technologies « propres » représente 1 736 milliards d’euros. Mais derrière ces productions de panneaux solaires, voitures électriques et éoliennes, les processus de fabrication continuent de se servir massivement du charbon et d’autres procédés très polluants.
Climatoscepticisme ou capitalisme vert, les différentes bourgeoisies usent de l’un et de l’autre dans le cadre de leurs guerres commerciales, quitte à changer de politique industrielle en fonction de la situation et de leur accès aux ressources, liées aux luttes impérialistes pour le partage du monde, notamment au Moyen-Orient ou autour des terres rares.
Seuls les travailleurs et travailleuses, qui subissent les premiers les désastres écologiques, peuvent agir rationnellement sur la production et ses effets sur le climat. Le mouvement mondial massif YouthForClimate avait réussi à mettre la question écologique au-devant de la scène. Les travailleurs aussi ont intérêt à se battre pour un avenir meilleur, en adéquation avec notre environnement, en mettant l’industrie sous contrôle ouvrier !
Charlotte Maler • 24/06/2025