Réforme de l’alternance : En avant pour l’exploitation !

La loi Cherpion, votée en août 2011, instaurait un quota obligatoire de 5% d’alternants dans les entreprises de plus de 250 salariés.

Le décret réformant l’alternance paru le 17 février s’inscrit dans la continuité de cette loi. Il prévoit la création de « dispositifs d’alternance personnalisés », destinés aux collégiens qui « éprouvent des difficultés » ou « manifestent des besoins éducatifs particuliers ». Sous prétexte de remotiver les élèves en échec scolaire, on remet une fois de plus en cause les conditions d’étude des jeunes.

Les élèves de collège auraient à suivre un dispositif d’initiation aux métiers de l’alternance (Dima), prévoyant la possibilité d’entrer en apprentissage. Ce dispositif concernerait les élèves de 14 ans et plus, on assisterait donc à un tri dès la fin de la 5ème.

En développant l’alternance, le gouvernement souhaite avant tout remplacer des CDI par des contrats précaires et sous-payés. Il ne s’agit pas de réduire le chômage des jeunes comme on voudrait nous le faire croire. Un patron peut aujourd’hui proposer deux contrats de professionnalisation d’affilée à un même jeune, cela prouve bien qu’il s’agit de postes pérennes dont on veut simplement réduire le coût.

Le décret du 17 février supprime les contrôles préalables à la signature des contrats par l’administration. Il s’agit d’un nouveau cadeau au patronat, qui pourra embaucher plus de salariés à moindre frais, les apprentis etant rémunérés entre 25 et 71% du SMIC. Il s’agit aussi d’une économie sur l’éducation des jeunes, envoyer un collégien en apprentissage coûte moins cher que de lui fournir une éducation de qualité. Une fois de plus, ce sont les élèves issus des milieux les plus populaires qui feront les frais de ce dispositif.

En 1959, l’âge limite pour l’instruction obligatoire avait été porté de 14 à 16 ans. Avec ce décret, Sarkozy tente de revenir 50 ans en arrière !

Le NPA revendique une éducation de qualité pour tous les jeunes, la transformation des contrats d’apprentissage et de professionnalisation en CDI, et l’interdiction de payer les salariés en dessous du SMIC !