Universités : Sous couvert d’austérité, la privatisation rampante

Ces dernières années, la situation des universités n’a fait qu’empirer. Les budgets des facs connaissent des déficits importants, en baisse de 23 millions d’euros pour 2012. Le passage à l’autonomie n’est visiblement pas un long fleuve tranquille pour tous les établissements.

Les cadrans dans le rouge…

Tandis que des milliards avaient été promis, les universités font aujourd’hui face à une situation financière très dure. Près de la moitié avaient déjà des difficultés à boucler leur budget, et aujourd’hui la majorité sont dans le rouge. Certaines ont même du être mises sous tutelle du rectorat en fin d’année 2011. Sous couvert d’autonomie, c’est en fait la dépendance aux fonds d’entreprises et à quelques financements d’excellence que propose le gouvernement.

Cette situation n’arrive pas par hasard. C’est le reflet de la volonté à court terme de la bourgeoisie de faire des économies dans l’éducation ; à moyen terme d’adapter l’université aux besoins des entreprises. Tout cela entre dans une logique globale de privatisation de l’enseignement supérieur.

Pourtant, il y a des résistances. A Caen, les moniteurs étudiants se sont battus pour le versement de leurs salaires, et ont gagné. Des rassemblements ont été organisés dans plusieurs villes, dont Le Mans. À Reims également les étudiants se mobilisent, là où le manque de financement se traduit par des fusions de filières.

Amener la riposte

Plus largement et dans le cadre de la campagne présidentielle, les revendications immédiates et nécessaires sont à la fois l’abrogation des réformes libérales de l’Education telles la LRU et la mastérisation des concours d’enseignement… Mais aussi l’obtention d’un budget à la hauteur des besoins, une formation de qualité pour tou-te-s. Cela signifie revenir sur toutes les mesures visant à « professionnaliser » l’enseignement et par le contrôle démocratique des jeunes et des travailleurs sur les conditions d’études et le contenu de la formation. Cette situation intenable sur les facs ne peut plus durer. C’est pourquoi nous devons nous fixer comme objectif de mener bataille dès la rentrée prochaine sur nos campus, en lançant des mobilisations contre l’austérité.

Adèle (Comité Jeunes Le Mans)